Le Sénat s'est exprimé sur le sujet de la gestion de l'eau lors de la présentation d'un rapport intitulé "Comment éviter la panne sèche ?" le mercredi 7 décembre 2022. La question se pose face aux  enjeux climatiques actuels. "En 2022, nous avons eu une centaine de communes sans eau potable et il a fallu amener des camions-citernes pour les alimenter", a rappelé la rapporteure Catherine Belrhiti (LR), justifiant l'importance de réfléchir à la gestion de l'eau face au réchauffement climatique.

Une "gestion territorialisée" de l'eau

La rapporteure Cécile Cukierman (PC) présentait les enjeux :  "Il faut avoir une gestion territorialisée de l'eau qui prenne en compte les réalités par territoire et non pas une posture nationale."

Le rapport suggère qu'en prenant compte de "la grande diversité des contextes locaux et de la diversité des territoires, [...] les élus locaux [..] sont les plus légitimes pour décider de la manière dont ils souhaitent que l'eau soit gérée. Ils sont les mieux placés pour arbitrer les conflits d'usage et assumer les choix d'aménagement auprès de leurs concitoyens."

Les rapporteurs proposent également "d'accélérer l'adaptation des pratiques agricoles aux nouvelles tensions hydriques" ou encore "d'augmenter les moyens financiers consacrés à l'eau, en particulier ceux des agences de l'eau".

Mieux retenir l'eau

La délégation préconise notamment de "permettre la construction de nouvelles retenues d'eau, de préférence multi-usages, lorsque le service environnemental et économique rendu est positif".

Dès lors que leurs effets collatéraux ne posent pas de problème, lorsque l'on a la possibilité de ponctionner une ressource abondante hors période d'étiage, constituer des réserves peut être une solution pertinente d'un point de vue économique mais aussi d'un point de vue environnemental", soulignent-ils. "Il faut refuser de disqualifier d'emblée la création de retenues d'eau artificielles", estiment les auteurs.

Réalisé par la délégation à la prospective, chargée de réfléchir aux transformations de la société et de l'économie, qui a effectué 30 auditions et deux déplacements, ce document devra être débattu "en séance dans les prochaines semaines", a assuré son président, Mathieu Darnaud (LR). "Notre objectif n'a pas du tout été de faire un tableau apocalyptique de la gestion de l'eau, parce que ce n'est pas justifié. Mais sans faire la politique de l'autruche non plus, car ce serait nier le réel", a expliqué Cécile Cukierman.