Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole français ont baissé de 1,6 % entre 2022 et 2023. C’est ce qu’a annoncé le Citepa, l’organisme qui réalise tous les ans l’inventaire des émissions de GES de la France, le 23 mai 2024.
Cette baisse résulte du recul des émissions agricoles de trois gaz :
- Le protoxyde d’azote (N2O), en repli de 1,6 % en lien avec « un recul des apports d’engrais minéraux au sol et d’apports organiques », précise le Citepa ;
- Le méthane (CH4), en repli de 1,6 % également, en lien avec « le recul du cheptel bovin et dans une moindre mesure au recul du cheptel porcin » ;
- Le dioxyde de carbone (CO2), en baisse de 1,5 % « malgré une hausse des émissions de CO2 liées aux apports en urée ».
En ligne avec les objectifs
Le « budget carbone » fixé pour le secteur agricole dans la SNBC-2 (stratégie nationale bas carbone version 2) pour la période de 2019 à 2023, de 77,6 Mt CO2e/an (millions de tonnes de CO2 équivalent par an), « est respecté avec 76,1 Mt CO2e/an en moyenne », chiffre le Citepa. Il précise que l’objectif est d’atteindre 69 Mt CO2e en 2030 d’après la SNBC-2. Dans le cadre de la troisième mouture de la SNBC, en préparation, un nouvel objectif provisoire de 68 Mt CO2e a été évoqué.
Sols et forêt ne stockent pas autant qu’espéré
Tous secteurs confondus (électricité, bâtiments, transports…), les émissions nettes de GES ont baissé de 5,8 % en France en 2023 par rapport à 2022, respectant le « budget carbone » de 2019 à 2023. En revanche, celui-ci n’est pas respecté si l’on prend en compte les puits de carbone (sols et forêts) : ils ne stockent pas autant de CO2 qu’espéré. Finalement, les émissions nettes (émissions brutes moins stockage) s’établissent à 380 millions de tonnes de CO2e et dépassent l’objectif de 379 millions de tonnes de CO2e.
« Estimé à environ –45 millions de tonnes de CO2 en moyenne dans les années 2000, ce puits [sols et forêts] s’est considérablement réduit pour atteindre environ –20 Mt CO2 dans les années récentes, notamment en raison de l’effet couplé de sécheresses à répétition depuis 2015, de maladies affectant le taux de mortalité des arbres, et d’une hausse des récoltes de bois », explique le Citepa.