« Nous avons bâti une feuille de route de décarbonation, et nous allons maintenant passer à son déploiement », a indiqué Dominique Chargé, président de La coopération agricole (LCA), le 29 février 2024 au salon de l’agriculture. Cela commencera par des diagnostics. Pour pouvoir les réaliser, « Bpifrance subventionnera les bilans carbone pour nos coopératives », a-t-il annoncé. Le montant engagé par la banque publique d’investissement n’est pas arrêté, mais « nous avons les moyens et la capacité à faire plusieurs centaines de diagnostics », a assuré Guillaume Mortelier, directeur exécutif en charge de l’accompagnement chez Bpifrance.

« Nous sommes attendus sur la décarbonation : il y a une vraie nécessité que le sujet soit pris en main par les coopératives, a estimé Marc Braidy, président de la commission carbone de LCA. L’objectif est de décarboner en maintenant la production, ce qui est un sacré challenge. Nous sommes pleinement investis pour accompagner les coopératives dans ces travaux. Nous pensons que l’agriculteur seul sur son territoire et son exploitation ne pourra pas avoir une cohérence d’approche sur les différentes actions de décarbonation. » Deux secteurs ont selon lui de l’avance sur la question : le lait et la luzerne.

Luzerne déshydratée : une empreinte environnementale divisée par deux en dix ans (06/10/2023)

Réduire le bilan carbone de la production agricole

« Une partie importante de l’action chez nous doit être faite chez nos adhérents », a expliqué Thomas Perrier, coordinateur filières et transition agroécologique chez Océalia. Basée en Poitou-Charentes et Limousin, la coopérative fait partie des premières à avoir réalisé son bilan carbone. En effet, « le nerf de la guerre, c’est le scope 3 [émissions indirectes, notamment liées à l’amont et l’aval, ndlr] », a-t-il déclaré. 69 % des émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise sont liées aux achats ; en particulier les engrais et le grain.

Pour décarboner au maximum les émissions du scope 3, Océalia mise sur son programme « Le sillon responsable », qui accompagne plus largement les agriculteurs dans la transition agroécologique. En toile de fond : la valorisation des efforts via le marché du carbone (Label bas carbone, Cap’2ER et Soil capital).

Le « parcours climat » de LCA

Ce partenariat avec Bpifrance s’inscrit dans le cadre du « parcours climat » de La Coopération agricole, qui poursuit trois objectifs :

  • La sensibilisation des membres des conseils d’administration des coopératives à la question climatique ;
  • La réalisation de bilans de gaz à effet de serre pour les coopératives ;
  • La réalisation de plans d’action.
Hélène Parisot