De nouveaux index génétiques relatifs à la mortalité des veaux pourraient voir le jour. L’Inra et l’Institut de l’élevage étudient l’intérêt de les mettre en place à travers le projet Morphe.
En races allaitantes, l’étude s’est portée sur la mortinatalité entre zéro et deux jours. Actuellement, celle-ci n’est appréhendée qu’au travers du poids du veau ainsi que des conditions de naissance.
En races laitières, l’index fonctionnel VIN (Vitalité à la naissance) est déjà en place. Les chercheurs se sont donc concentrés sur la mortalité des veaux entre deux jours et six mois. À noter que les Pays-Bas ainsi que les pays nordiques réalisent déjà des évaluations génétiques pour ce caractère.
Les analyses révèlent que le taux de mortalité de la descendance est très variable entre taureaux au sein d’une même race. En race laitière par exemple, le taux de mortalité des veaux entre 3 et 180 jours, va de 5 % pour les meilleurs taureaux à 15 % pour les moins bons.
Les héritabilités (1) sont faibles, de l’ordre de 1 à 2 % pour la mortinatalité des veaux allaitants, et le plus souvent inférieures à 1 % pour la mortalité des jeunes laitiers. Cependant, « des index existent déjà pour des caractères présentant une faible héritabilité mais une forte variabilité, c’est le cas des mammites cliniques, explique Sophie Mattalia, chercheuse engagée dans le projet. Au vu des répercussions économiques de la mortalité des veaux, nous estimons que la mise en place d’index se justifie. »
Les causes de mortalités sont multiples et l’évaluation génétique ne résoudra pas tout. « Mais ce sera un outil supplémentaire au service de l’éleveur ».
D’ici deux à trois ans
Les interprofessions (Cniel, Interbev) sont intéressées et l’étude a été soutenue par France Génétique Élevage. « Nous espérons entamer rapidement la phase de développement, Si tout va bien, les premiers outils pourraient être à disposition des éleveurs d’ici deux à trois ans », déclare Sophie Mattalia.
(1) Estime le poids des facteurs génétiques dans l’expression d’un caractère.