« En fin d’année 2020, les marchés laitiers résistent à la crise sanitaire apparue il y a près de dix mois », estime l’Institut de l’élevage (Idele) dans une note de conjoncture publiée le 14 décembre 2020. Entre février et avril, le cours européen de la poudre de lait écrémé a perdu environ 700 €/tonne, pour chuter à 1 900 €/t. Le seuil d’intervention n’a pas été atteint. Du côté du beurre, les données publiées par la Commission européenne font état d’une baisse de 500 €/tonne sur la même période, pour passer en deçà de la barre des 3 000 €/t.
Les cotations ont rebondi
Depuis, les deux cotations se sont redressées. Bien qu’inférieures aux niveaux de 2019, elles restent relativement stables depuis près de cinq mois : proche de 2 220 €/tonne pour la poudre de lait écrémé et de 3 400 €/tonne pour le beurre. Mais rien n’est acquis.
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« Les mesures de confinement, en Europe comme aux États-Unis, évoluent en fonction d’une situation sanitaire très aléatoire et imprévisible » et « les acheteurs rechignent à se couvrir sur le long terme. Outre-Atlantique, une incertitude supplémentaire concerne la poursuite des achats publics de produits alimentaires par la future administration Biden », ajoute l’Idele.
Des signaux à surveiller
Sur le premier semestre de 2020, les exportations européennes d’ingrédients laitiers ont tenu bon, mais elles fléchissent progressivement (en valeur). Concernant la poudre maigre, les envois sont repassés sous leur niveau de 2019 entre août et octobre. « Cependant, les stocks bas, moitié moins élevés que l’année dernière, devraient permettre de soutenir les cours », analyse l’Idele.
Pour le beurre, en plus de faire face aux modifications des modes de consommation induites par la crise de la Covid-19, les industriels du Vieux Continent doivent rivaliser avec des envois étatsuniens et océaniens très compétitifs sur le second semestre 2020, même si la cotation océanienne a récemment rejoint, et même dépassé, le cours européen (lire encadré).
Les prix du lait en repli
En conséquence, et du fait du maintien de la collecte laitière dans les principaux bassins exportateurs mondiaux, le prix du lait français comme européen est en repli d’une année sur l’autre. Et ce, malgré un marché intérieur plutôt dynamique.
En cumul sur les dix premiers mois de l’année, le prix réel versé aux producteurs français, toutes primes et toutes qualités confondues, s’élève en moyenne à 371 €/1 000 litres, soit un repli contenu de 0,6 % sur un an, estime FranceAgriMer. Pendant la crise d’après quotas, avec l’intervention sur la poudre maigre, le prix moyen était descendu à 307 €/1 000 litres sur la même période en 2016.
Alexandra Courty