Les quatre agriculteurs qui s’opposent à la création de la zone d’activités et commerciale du Fehrel sont allés de succès en succès devant les tribunaux, y compris par deux fois devant le Conseil d’État. Ils ont remporté la dernière manche le 12 mars 2021. Dans son jugement, le tribunal judiciaire de Strasbourg a reconnu « le défaut de base légale de l’ordonnance d’expropriation » et leur a accordé 26 000 euros d’indemnités ainsi que la restitution de leurs 4,5 hectares inclus au milieu d’une zone qui englobe 18 hectares.
La communauté de communes s’obstine
D’autres propriétaires ont accepté de céder au total 13,5 hectares moyennant un prix d’achat révisé plusieurs fois à la hausse jusqu’à atteindre 1 200 euros par are. La CCPR, qui a déjà engagé pour près d’un million d’euros d’aménagements malgré les lacunes de son dossier, s’obstine à vouloir finaliser son projet dont elle espère 300 emplois et une recette fiscale supplémentaire de 400 000 euros par an. Une nouvelle enquête d’utilité publique a démarré le 15 mars.
Toujours solidaires, les agriculteurs n’ont pas encore décidé de la suite qu’ils donneront à leur action. « Nous ne menons pas un combat pour l’argent mais pour garder leur vocation agricole à ces terres fertiles sans irrigation. C’est un devoir », assure Christophe Maetz, l’un des agriculteurs.
Son collègue, Pierre Becht, enchaîne : « On ne peut pas être contre l’activité industrielle mais réfléchir à l’endroit où on la met. Les entreprises candidates à occuper cette zone viennent de la région. Ce projet va déplacer des activités et des populations pour les concentrer dans une zone déjà densément peuplée, enlever des terres alors que tout le monde veut manger local et bio. Nous avons l’impression que l’agriculture dérange. »