« Dénoncer les vrais coupables de la crise agricole. » C'est l'objectif défendu par l'organisation Greenpeace en retirant les logos de la FNSEA et ceux de cinq sites agro-industriels dans six villes de françaises, ce jeudi 22 février 2024.

« Autant de symboles d’un système qui profite des accords de libre-échange et appauvrit les agriculteurs et agricultrices, au détriment de notre santé et de notre environnement », déclare Greenpeace dans un communiqué de presse diffusé le jour même.

Au travers de ces actions, les militants revendiquent la fin des accords de libre-échange, la mise en place d'un prix plancher ainsi qu'un encadrement des marges des transformateurs et de la grande distribution. Ils réclament également l'instauration d'un prix minimum d’entrée des produits importés, une reforme de la politique agricole commune (Pac) européenne et une hausse de l’accompagnement des agriculteurs dans la transition agroécologique.

Avril, Bayer, LDC et Lactalis ciblés

Le syndicat majoritaire, la FNSEA, n'a pas échappé au courroux de Greenpeace, qui a retiré son logo au niveau du siège parisien. « Loin de lutter pour les intérêts et la rémunération des agriculteurs, les dirigeants de la FNSEA, comme son président continuent de défendre le modèle agro-industriel et productiviste qui profite aux plus grandes exploitations et à l’agro-industrie », explique l'organisation sur le réseau X.

Une partie de l'opération « déboulonnage » s'est opérée à Bruz (Ille-et-Vilaine) contre le numéro un sur le marché des huiles végétales, Avril. Le groupe est également présidé par Arnaud Rousseau. Une fois démonté, le logo a été remplacé par une banderolle « Avril se gave = agriculteurs exploités ». Le « géant » des huiles végétales déclarait « condamner fermement cette intrusion et les dégradations commises » dans un communiqué de presse et annonce porter plainte.

Parallèlement, le numéro un mondial des semences et des produits phytosanitaires Bayer était visé à Toury (Eure-et-Loir) et le Leclerc situé à Landerneau (Finistère). Enfin, le groupe LDC, numéro un de la volaille en France et la multinationale de produits laitiers Lactalis-Nestlé à Lisieux (Calvados).

La même semaine, Lactalis était la cible de plusieurs actions militantes syndicales. Ce mardi 20 février, la Confédération paysanne assiégeait le siège social de l'entreprise à Laval. Un autre action menée à Vesoul a conduit à l'extraction du lait d'un camion-citerne Lactalis d’une capacité de plus de 20 000 litres.