Le 5 février 2020, aux alentours de 10h30, une équipe de France 3 Pays de la Loire, a débarqué à Bouillé-Ménard (Maine-et-Loire), aux portes de l’élevage porcin de Christiane Lambert. Elle était accompagnée de William Burkhar, ancien président de DXE France et cofondateur de l’association Red Pill, qui « enquête sur les élevages industriels en France ». Christiane Lambert étant à Paris à ce moment-là, c’est Thierry Lambert, son mari, qui les a reçus.

 

En réponse au tweet de Christiane Lambert dénonçant cette « intrusion », Red Pill a indiqué que le mari de l’éleveuse avait « aimablement » ouvert ses portes.

 

Une information confirmée par la présidente de la FNSEA qui précise tout de même que son mari « a été d’un calme exemplaire » face à cette situation qu’elle juge « ahurissante ». « Ils débarquent sans prévenir et filment mon mari dans la cour de la maison sans même lui demander son avis, c’est très intrusif », s’agace-t-elle.

 

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« Il était obligé de les laisser rentrer »

Des images prouvent les dires des deux parties puisque cette séquence a été diffusée le 5 février 2020 dans le 19/20 de France Pays de la Loire. On y voit bien Thierry Lambert, dans sa cour, venir à la rencontre des journalistes et des activistes. Il a accepté de faire visiter la maternité aux journalistes seulement, les membres de Red Pill ont été priés de rester dehors.

 

« Il n’avait pas le choix, souligne Christiane Lambert. Il était obligé les laisser entrer sinon ça aurait été un tollé », souligne Christiane Lambert. Dans le reportage, son mari explique devant les caméras que les cases individuelles dans la maternité sont faites pour « éviter l’écrasement des porcelets ». La voix off du reportage juge d’ailleurs que l’élevage est « plutôt bien tenu ».

 

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Une intrusion illégale diffusée par France 3

Juste avant ce reportage, la chaîne régionale a diffusé un reportage intitulé « Les activistes de la cause animale ». Dans ce dernier, les journalistes ont filmé William Burkhar, accompagnés d’autres militants de Red Pill, dans la préparation d’intrusions dans ce qu’ils considèrent être des « élevages industriels ». Ils les repèrent grâce à des images de drones.

 

Pour eux, il existe des éléments permettant de caractériser ces élevages : forme des bâtiments ou encore présence de fosse à lisier. Le reportage de France 3 montre également une intrusion nocturne dans un élevage de porcs. « William Burkhar donne même une interview au milieu des allées de dernier. Il décrit ce qui l’entoure, des truies dans des cases individuelles, des doses d’insémination sur le sol…

 

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De nombreuses marques de soutien

« Des conditions qui semblent être la norme dans la plupart des élevages industriels », commente la voix off du reportage. « Les journalistes suivent quelqu’un qui a une réputation sulfureuse et qui s’introduit illégalement de nuit dans une propriété privée. C’est diffusé sur une chaîne du service public. Où est la déontologie journalistique ? » s’interroge Christiane Lambert.

 

Guénolé Seiler, rédacteur en chef de France 3 Pays de la Loire, précise que les journalistes n’ont pas suivi William Burkhar lors de l’intrusion illégale, mais qu’ils ont récupéré les images par la suite.

 

Faisant suite à son tweet ou elle décrit cette action, elle a reçu de nombreuses marques de soutien sur les réseaux sociaux. Elle a d’ailleurs « la faiblesse de penser », que son tweet a poussé France 3 à donner plus de place à la parole de l’éleveur.

 

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