Dans la nuit de mercredi à jeudi 6 février 2020 des agriculteurs, emmenés par Jeunes Agriculteurs et la FNSEA, ont déversé du fumier, du purin et autres déchets agricoles devant la préfecture du Nord et le port fluvial de Lille, le tribunal de grande instance de Douai, d’un échangeur de l’autoroute A23, la mairie, le centre des impôts et le syndicat intercommunal d’assainissement de Valenciennes, ou encore des places de Coutiches et Tourcoing. Ils ont réitéré leur action ce jeudi 6 février 2020 matin devant plusieurs lieux symboliques de Lille, Douai et Valenciennes, selon la préfecture.
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« La campagne gronde »
« Nous avons mené ces actions pour protester contre les pertes de surface induites par les ZNT, nous voulons interpeller le gouvernement. Dans la région de Lille, de 15 à 20 % des surfaces seront impactées », précise David Meurillon, secrétaire adjoint de la FDSEA 59. Il explique que la date de ces dernières actions est symbolique : « Le 22 janvier, nous avons déjà mené des actions et on nous avait promis des réponses sous 15 jours, le délai est dépassé et nous n’avons toujours pas de réponse. »
« C’est le ras-le-bol des agriculteurs qui s’expriment, la campagne gronde », ajoute-t-il. « Il faut arrêter de faire de l’environnementalisme à l’aulne des municipales. Moi, ce que je demande c’est 0 ZNT », martèle de son côté Jean-Luc Gras, président de l’Union agricole de Douai (section locale de la FDSEA 59).
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Des actions amenées à perdurer
Les deux responsables syndicaux regrettent que ces ZNT créent des oppositions avec leurs voisins. Ils se disent pourtant attachés à cultiver avec eux de bonnes relations. « J’ai toujours respecté mes voisins quand je traite », insiste Jean-Luc Gras. « Ces ZNT favorisent les incompréhensions. Elles attisent la méfiance de nos voisins, déjà parce qu’il y a différentes distances autorisées : parfois on dit 5 mètres, mais avec des buses antidérive c’est 3 mètres. Comment ça va se passer quand le voisin va venir nous voir pour nous dire : “Mais j’ai lu que c’était 10 mètres la distance à respecter” », se questionne de son côté David Meurillon.
Les deux agriculteurs se disent prêts à continuer les actions de mobilisation. « Si nous ne menons pas d’action, nous ne sommes pas entendus », se désole le secrétaire général adjoint. Un rassemblement de tracteur est d’ailleurs prévu le vendredi 7 février 2020 à Douai, à l’appel de la FDSEA et de Jeunes Agriculteurs. « Si ça ne bouge pas, nous serons aussi mobilisés toute la semaine prochaine et nous irons bloquer la circulation sur les ronds-points », prévient Jean-Luc Gras.
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