L’idée n’est pas nouvelle mais le ministre de l’Agriculture allemand aimerait la concrétiser. Le 8 février, un document du ministère de Cem Özdemir (écologiste) a circulé sur le projet de création d’une taxe sur tous les produits et sous-produits carnés. Les produits transformés contenant une certaine proportion de viande seraient aussi concernés. L’idée globale serait d’ajouter quelques centimes/kg de taxe afin de financer les investissements destinés à l’amélioration des conditions d’élevage.

Un budget évalué à 3,6 milliards d’euros d’ici à 2040 par la commission Borchert, du nom du ministre ayant travaillé sur un grand rapport sur l’amélioration de l’élevage en 2020. Ce même rapport avait estimé à environ 40 centimes/kg la hausse nécessaire à cette transformation. Une source d’inquiétude supplémentaire pour les éleveurs qui redoutent la concurrence des autres pays européens sur le marché intérieur.

Des oppositions multiples

Même si l’idée est encore au stade du projet et ne se mettrait en place que d’ici à plusieurs années, les critiques se sont déjà manifestées outre Rhin. Christoph Meyer, leader du parti libéral Freie Demokratische Partei (FDP), a déjà prévenu qu’une telle taxe n’aiderait pas nécessairement les agriculteurs.

« La proposition n’aiderait pas l’agriculture, car les recettes fiscales iront au budget fédéral sans aucun engagement d’utilisation. Il n’y aura pas de nouvel impôt » a-t-il expliqué. Pour le gouvernement fédéral, la réduction de la taxe sur le GNR pour répondre à la colère des agriculteurs pose en effet un nouveau défi budgétaire. Une responsabilité qui incombe à Christian Lindner, ministre des Finances et membre lui aussi du FDP.

Mais les producteurs ne sont pas non plus convaincus. Pour le média RTL, Bernhard Kresken, secrétaire général de l’Association des producteurs allemands, redoute notamment le volet administratif. « Il y aurait beaucoup plus de bureaucratie et d’efforts supplémentaires pour les agriculteurs. » Mais lui aussi se méfie du destin des revenus de cette taxe. « Le plan actuel commence par le mauvais bout et risque de voir la taxe sur la viande, capté par le budget fédéral » redoute-t-il.