« L’État français doit agir. » Après l’Association nationale pommes poires, c’est au tour de la Confédération française de l’aviculture (CFA) de s’attaquer aux importations de produits étrangers sur le marché français. Dans un communiqué de presse du lundi 3 juillet 2023, les producteurs d’œufs appellent le ministre de l’Agriculture et les industriels à mettre un terme à ces pratiques qui mettent « à mal nos éleveurs » de poules pondeuses.

Des distorsions de concurrence

Depuis le 1er janvier 2023, l’élimination des poussins mâles a été interdite en France, incitant les éleveurs à mettre en place l’ovosexage. L’arrêt de cette pratique a été rendu possible, explique la CFA, grâce à l’instauration d’une cotisation interprofessionnelle prélevée auprès des distributeurs sur les ventes d’œufs. Mais cette cotisation « concerne uniquement les œufs de consommation pondus et vendus sur le territoire français, les œufs importés n’étant pas soumis aux dispositions de l’accord ».

À cela s’ajoute l’accord commercial, reconduit à  la fin de mai 2023, sur la nullité de droits de douane entre l’Union européenne et l’Ukraine. Cet accord concerne les œufs et la viande de volaille, à l'inverse d'autres produits agricoles. En conséquence, fustige la Confédération, certains industriels peuvent importer « des œufs au détriment de la production locale française, avec des produits n’ayant pas les mêmes exigences que les produits européens ».

La CFA demande « donc au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau d’activer la clause de sauvegarde dans l'accord entre l'Union européenne et l'Ukraine ». Les éleveurs dénoncent les industriels français qui ne « respectent pas leurs engagements en s’approvisionnant en œufs autres que des Œufs de France ! »