Le plan France relance, présenté en septembre 2020, s’était donné l’objectif de redonner à la France son économie d’avant la crise sanitaire du Covid et d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises. Doté de 100 milliards d’euros dont 1,2 milliard d’euros pour la transition agricole, son déploiement était prévu pour la période de 2020 à 2022.
Ce plan a notamment impulsé la stratégie nationale en faveur du développement des protéines végétales, lancé en décembre 2020, qui visait à accroître de 40 % les surfaces semées en espèces riches en protéines végétales d’ici à 2023. Cela représentait une augmentation de 400 000 hectares sur trois ans.
À plus long terme, l’objectif est d’atteindre 2 millions d’hectares en 2030, soit 8 % de la SAU cultivée avec des espèces riches en protéines. La stratégie prévoit également de préserver les surfaces oléagineuses (colza et tournesol) à hauteur de 2 millions d’hectares.
150 millions d’euros
France Stratégie, dans un rapport d’évaluation du 16 janvier 2024, publie un bilan de l’impact macroéconomique du plan France relance sur la stratégie nationale en faveur des protéines végétales. Un budget de 150,2 millions d’euros a été engagé et réparti de la façon suivante :
- 50 millions d’euros affecés à la structuration des filières ;
- 74 millions d’euros destinés aux investissements dans les agroéquipements ;
- 2 millions d’euros consacrés aux subventions BPI France pour l’accompagnement des entreprises transformant et valorisant les protéines végétales ;
- 3 millions d’euros pour la recherche variétale sur les légumineuses ;
- 1,2 million d’euros pour promouvoir les légumineuses auprès des consommateurs ;
- 20 millions d’euros alloués à la recherche et l’innovation au travers du programme Cap Protéines.
Selon France Stratégie, 102 millions d’euros ont été dépensés au 29 décembre 2022.
Évaluation précoce
Entre 2020 et 2021, les surfaces cultivées avec des espèces riches en protéines végétales ont diminué de 2 %, mais la production a progressé de 18 %. En 2022, le niveau de production est revenu à son niveau de 2020, tandis que les surfaces ont continué de décroître. Pour les oléagineux, les surfaces ont progressé de 10 % et les rendements de 28 % entre 2020 et 2022. « Les tendances sont plus favorables en 2023 mais les données définitives ne seront connues qu’en mars 2024 », souligne France Stratégie.
Sur les 74 millions d’euros affectés aux investissements dans les agroéquipements, 60,6 millions d’euros ont été versés en novembre 2023 à 6 677 bénéficiaires. Cinq programmes de recherche se sont achevés au 31 décembre 2022. France Stratégie relève les sujets qui n’ont pas encore été abordés par la recherche : l’identification de nouvelles variétés de légumineuses à graines ou fourragères, la modélisation d’un modèle en polyculture-élevage bovin avec une proposition de modèle protéique complet, ou de systèmes adaptés au changement climatique.
France Stratégie insiste sur le fait que l’évaluation précise du déploiement des dispositifs de soutien aux protéines végétales n’a pas pu être réalisée compte tenu des temps de réalisation des projets.