Le congrès du maïs de 2023, qui s’est tenu les 21 et 22 novembre à Clermont-Ferrand, a regroupé les assemblées générales de l’AGPM (1) maïs semence, l’AGPM, de la FNPSMS (2) et d’Irrigants de France. Deux sujets ont particulièrement marqué ces deux journées : la gestion des risques et la communication sur celle de l’eau.

1. Des cotisations d’assurance en forte hausse pour le maïs semence

La gestion des risques est l’un des grands thèmes du congrès du maïs. Sur la question des assurances, « nous pensions avoir fait le gros du travail, mais tel n’est pas le cas », déclare Franck Laborde, président de l’AGPM, et en charge du dossier de la gestion des risques à la FNSEA.

Les producteurs de semences ont notamment fait état d’une hausse marquée des cotisations MRC (multirisques climatiques) annoncées. Celle-ci varie selon les régions, mais atteint +80 % sur un an chez Groupama Pays d’Oc. « Est-ce que ce n’est pas une façon polie de nous mettre dehors », s’est questionné Jean-Bernard Testemale, président du syndicat Semences Pyrénées Côte Atlantique.

Administrateur de Groupama d’Oc et lui-même multiplicateur de semences, Benoit Dal reconnaît que la situation est difficile. Il évoque la « hausse de la sinistralité », et des « clés de bras » subies par leurs réassureurs. « Assurer demain, avec le dérèglement climatique, au tarif que nous avons assuré depuis 2006, je pense que cela deviendra impossible », juge-t-il.

En 2022, le rapport sinistre sur cotisation était de 426 % pour le maïs semence.

2. Muscler la communication sur l’eau

Occuper davantage le terrain médiatique sur la thématique de l’eau et de son stockage, tel est l’enjeu sur lequel la table-ronde d’Irrigants de France s’est attardée. Sur la communication, « il faut aller plus loin », estime Eric Fretillère, président du syndicat.

Guillaume Chamouleau, agriculteur irrigant en Charente qui prend la parole dans les médias sur la thématique, considère : « On a peut-être perdu une bataille, mais on n’a certainement pas perdu la guerre. L’enjeu, c’est d’aller au combat. Oui c’est compliqué, mais il y a aussi des solutions faciles qui peuvent être mises en œuvre. »

« Individuellement, vous serez plus crédibles que les grandes institutions », juge le sociologue Gérald Bronner, invité à l’assemblée générale. La « microcommunication » est, d'après lui, un des éléments de réponse. « Soyons fiers, a martelé Eric Fretillère en conclusion, et faisons-le savoir. »

(1) Association générale des producteurs de maïs. (2) Fédération nationale des producteurs de semences de maïs et de sorgho.