Confrontée à des conditions météorologiques exceptionnelles ces dernières semaines, la récolte de pommes à cidre « est un train de prendre un tournant inquiétant ». Après avoir déclaré que la production et la qualité seraient au rendez-vous pour la récolte de 2023, l’Union nationale interprofessionnelle cidricole (Unicid) est revenue sur ses estimations et tire la sonnette d’alarme.
Dans un communiqué partagé le 23 octobre 2023, Unicid explique que « les records de chaleur de septembre et octobre sont venus casser la dynamique de maturation des fruits dans les vergers ». L’impact sur la quantité récoltée est jugé très préoccupant, « avec une baisse des volumes globaux estimée entre 12 et 15 % », par rapport à 2022.
Des conditions météorologiques extrêmes
Les températures anormalement élevées, ainsi que le manque de précipitations, ont eu des répercussions sur la maturation et le calibre des fruits. « Les pertes avant transformation sont aujourd’hui significatives, les producteurs rencontrant des problèmes de conservation des fruits au verger et après récolte », ajoute Unicid.
En conséquence : un net infléchissement des entrées de fruits en cidreries « se confirme de jour en jour et […] il semble impossible d’inverser d’ici à la fin de la récolte ». Les situations sont néanmoins très hétérogènes. Les producteurs de Bretagne sont les plus touchés, avec des baisses de production allant jusqu’à parfois plus de 30 %. Sur l’ensemble de la région, « les pertes avoisineraient les 20 % par rapport à la récolte de 2022 ».
La qualité des fruits transformés est toujours au rendez-vous
« Ce revirement de situation a pris tout le monde de court. Les premières semaines de récolte semblaient dans la normale. Mais les fortes chaleurs de septembre et du début d'octobre ont perturbé le processus de maturation et de conservation des fruits. La qualité des fruits transformés est pour sa part toujours au rendez-vous », évoque Jean-Louis Benassi, directeur d’Unicid.
Cette multiplication d’épisodes climatiques extrêmes (gelées tardives, déficits hydriques d’été et de début d’automne, canicules) n’est pas sans interroger la filière cidricole. « Nous savons que les aléas climatiques font désormais partie intégrante de notre réalité, et nous devons nous y préparer », affirme le directeur de l’interprofession.
Unicid et les acteurs de la filière se disent « résolus à trouver les moyens qui permettront de s’adapter » et collaborer étroitement, afin d’assurer une récolte adaptée aux besoins, malgré les aléas climatiques.