Les résultats financiers du groupe Avril en 2022 sont « très bons », a indiqué Jean-Philippe Puig, son directeur général, le 19 avril 2023 à l’occasion d’une conférence de presse. En 2022, le groupe Avril affiche un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros (+32 % sur un an) et un Ebitda record de 583 millions d’euros (+64 %). Son résultat net était de 218 millions d’euros (+45 %). « Nous avons été capables de passer les tempêtes, et nous sommes aujourd’hui dans une période plus faste », a déclaré Arnaud Rousseau, le nouveau président de la FNSEA mais également d’Avril.

Sécurisation des approvisionnements

Aymeric Mongeaud, le directeur administratif et financier d’Avril, a estimé que la situation financière du groupe est « saine et robuste ». Et qu’elle leur permet « de faire face et de continuer à être ambitieux ». Il a expliqué la progression de ces indicateurs par plusieurs facteurs :

  • La hausse des prix faisant suite à la reprise économique post-Covid et la guerre en Ukraine ;
  • La « démarche stratégique d’amélioration progressive de la valeur », en proposant de plus en plus de produits à forte valeur ajoutée, comme le biocarburant Oleo100 par exemple, ou encore ceux proposés par Oleon, société filiale du groupe Avril, dans les domaines de la cosmétique, l’automobile, les forages pétroliers…
  • La « bonne anticipation et la bonne couverture » sur les matières premières (colza et tournesol) pour sécuriser les volumes, face à la crainte du manque et de l’explosion des prix. « Lorsque la guerre a sonné aux portes de l’Europe, nous nous sommes retrouvés avec des positions qui étaient extrêmement positives pour nous, et qui nous ont permis de continuer à livrer nos clients » ;
  • La « maîtrise de nos coûts », via « l’excellence opérationnelles » des usines et l’investissement dans l’autoproduction d’énergie. Avril, qui triture du tournesol, brûle les coques des graines et récupère l’énergie issue du procédé, réduisant ainsi l’impact de la volatilité des prix de l’énergie. Il s’agit d’un « avantage compétitif » comparativement aux triturateurs allemands notamment, qui ne transforment que du colza et du soja.

Acquisitions

« La très bonne santé financière nous permet de mener à bien notre modèle de réinvestissement structurant pour la filière », a-t-il expliqué. L’investissement industriel a atteint un record de 235 millions d’euros en 2022 (maintenance des outils, recherche et développement…). Les investissements de Sofiprotéol, bras financier d’Avril, se chiffrent à 62,2 millions d’euros, dans « tous les secteurs de l’agroalimentaire qu’on cherche à soutenir ».

À cela s’ajoutent plus de 100 millions d’euros affectés à la croissance externe. 2022 a en effet été marquée par « le retour de la dynamique de croissance par acquisition », a souligné Aymeric Mongeaud. 6 sociétés ont ainsi été rachetées durant l’année écoulée : Amendis (fertilisants organiques), Centre Grains (logistique) , Excellenza Italiana (gastronomie italienne), Solteam (importateur de soja), Vegini (alimentation humaine à base de protéine de pois) et Vivien Paille (riz et légumineuses).

Poursuite de la dynamique de croissance

Avril a en parallèle cédé ses activités de transformation animale Porcgros et Aberradans (porc) ainsi que Matines (œufs). Ces ventes sont complétées en 2023 par celle d’Ovoteam (ovoproduits). Du côté des achats pour l’année en cours, Avril a acquis l’activité de Moulin de Sarralbe (grains, huile) et fait savoir être en négociations exclusives avec Sunbloom (protéines issues du tournesol).

Croissance externe, augmentation de capacité d’outils existants, modernisation… Au regard du bilan financier, « nous allons continuer notre dynamique de croissance », a conclu Jean-Philippe Puig. Les études liées à la hausse de la capacité de trituration de tournesol du groupe, avec un objectif d’un million de tonnes, sont par exemple en cours de finalisation. La culture remontant progressivement vers le nord, le positionnement des ateliers de transformation est stratégique.