« La situation sanitaire est préoccupante. Nous avons une épée de Damoclès au-dessus de la tête », s’est inquiété Pascal Le Brun, président de La Coopération Agricole Laitière lors d’une conférence de presse le 5 septembre 2024. Des foyers de FCO-3, qui touche bovins et ovins ont été détectés dans le nord-est de la France au début d'août. Ils viennent s’ajouter aux foyers de MHE dans l’Ouest, de FCO-8 dans la moitié sud. Pour autant, dans sa note de conjoncture du 2 septembre, FranceAgriMer estime que « si ces maladies peuvent avoir des effets sur le niveau de production des animaux touchés, il n’y a pas, à cette date, d’effet notable sur la collecte française de lait de vache ». Cette dernière a en effet progressé à la fin du printemps et au début de l’été. Le mois de juin 2024 a enregistré une hausse de 2,6 % par rapport à juin 2023. La collecte aurait chuté au début d'août, toujours selon FranceAgriMer, « probablement en lien avec une vague de chaleur ».
Surtaxations vers la Chine
Autre sujet d’inquiétude pour la filière laitière, le contexte géopolitique incertain avec la Chine. Le pays a lancé à la fin d'août une enquête sur des pratiques commerciales de l’Union européenne, jugées déloyales. « Les produits laitiers importés sont particulièrement dans le viseur de Pékin », s’inquiète La Coopération Agricole Laitière. Et de rappeler que la France est « le deuxième fournisseur européen de la Chine en produits laitiers (hors poudres infantiles), soit 23 % des exportations communautaires de produits laitiers en valeur ». Les conséquences de l’enquête pourraient être lourdes. Les industriels laitiers exportateurs avaient jusqu’au 10 septembre pour s’enregistrer auprès de Pékin. « La Chine peut décider si l’entreprise est coopérante dans l’enquête ou non, et appliquer des taxations sur les exportations en fonction de ça », décrypte Carole Humbert, directrice de La Coopération Agricole Laitière. Les subventions de la Pac seraient dans le collimateur de l’empire du Milieu. « La Chine est un marché d’importance pour la filière française », insiste Pascal Le Brun.