En baie de Saint-Brieuc, qui représente la moitié de la surface d’échouage de la région, les algues vertes ont connu un démarrage « plutôt précoce » avec de « grosses quantités » repérées en avril, a décrit Sylvain Ballu, chercheur au Centre d’études et de valorisation des algues (CEVA).

Inquiétudes

« On est un peu inquiets », a-t-il reconnu au cours d’une conférence de presse ce lundi 29 avril 2019 à la préfecture de la Bretagne. Cela est dû en grande partie aux conditions hivernales qui ont été peu propices à la dispersion des algues de l’année précédente. Les autres baies ne sont quasi pas touchées par le phénomène pour le moment, a-t-il cependant souligné.

 

« L’année 2018 a été bonne », a pour sa part pointé Thierry Burlot, vice-président de la Région Bretagne à l’environnement. Les surfaces touchées par des échouages d’algues vertes ont ainsi été inférieures de 30 % à la moyenne de 2002 à 2017 sur l’ensemble de la saison.

 

Ces bons résultats s’expliquent notamment par un hiver 2017-2018 « tempétueux » favorable à la dispersion des algues, ce qui a permis un démarrage exceptionnellement tardif de leur prolifération.

L’agriculture montrée du doigt

« La seule action pertinente pour nous, c’est de réduire la quantité de nutriments qui sortent des baies » en favorisant des pratiques agricoles « vertueuses » et moins intensives, a estimé Thierry Burlot. Il a souligné que la tendance actuelle était déjà à une « baisse généralisée » des taux de nitrates.

 

« On est passé de 45 mg/litre en 2010 à 30 mg/litre aujourd’hui », a ajouté l’élu, en reconnaissant toutefois une « légère reprise l’année dernière ». « Les algues vertes sont naturelles dans nos écosystèmes. Ce qu’on essaie d’éradiquer, ce sont les marées vertes », a rappelé Sylvain Ballu.

 

Initié en 2009, le plan de lutte contre les algues vertes est doté d’environ 12 millions d’euros par an pour des actions curatives et préventives. « La lutte contre les nitrates ne doit plus être vécue comme une contrainte mais intégrée dans l’économique des exploitations agricoles », a pointé Michèle Kirry, préfète de la Région Bretagne.