« Nos gouvernements ont signé une déclaration commune renforçant leur coopération afin d’assurer un transit fiable des marchandises ukrainiennes », a déclaré devant la presse le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal, en visite à Bucarest. Concrètement, l’Ukraine et la Roumanie, son voisin occidental membre de l’Otan, veulent « restaurer les infrastructures de transports détruites » ces dernières semaines par Moscou sur le Danube et en mer Noire.
Faire gagner du temps aux convois
De nouveaux points de contrôle à la frontière doivent également ouvrir pour désengorger le « trafic routier, ferroviaire, maritime et fluvial », qui converge vers la Roumanie depuis le retour du blocus russe. Les deux pays se disent même prêts à « examiner la possibilité d’un contrôle coordonné aux frontières » pour faire gagner du temps aux convois.
« Nous espérons que 60 % des exportations totales de céréales ukrainiennes transiteront par la Roumanie », a abondé le Premier ministre roumain Marcel Ciolacu, alors que son pays connaît des difficultés pour faire face à l’afflux soudain de denrées. « Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de doubler le transit et de passer à 4 millions de tonnes par mois », a-t-il ajouté, sans donner d’échéance.
Une réponse à la Russie
Planche de salut des agriculteurs ukrainiens, le port roumain de Constanta est devenu un goulot d’étranglement depuis que la Russie a mis fin, le 17 juillet, à un accord international qui avait permis l’exportation par voie maritime de 33 millions de tonnes de céréales ukrainiennes sur l’année écoulée.
Dans la foulée, Moscou s’est méthodiquement attaqué aux points névralgiques par lesquels l’Ukraine peut encore écouler au compte-gouttes ses récoltes, notamment les ports de Reni et d’Izmaïl sur le Danube, ignorant les condamnations de la Roumanie toute proche.