Tous les labels ne sont pas logés à la même enseigne concernant leur visibilité sur les emballages des produits alimentaires. « Les certifications les moins bien vues sont souvent de petite taille et visuellement complexes, nécessitant une lecture plutôt qu’une simple observation », analyse une étude sur la présence et la perception des labels alimentaires sur les emballages. Et de rappeler « que le consommateur passera juste quelques secondes devant le produit pour faire son choix ».
Une enquête, menée dans le cadre de la chaire In’faaqt par Cendrine Auguères, enseignante chercheure en marketing au sein de l’école d’ingénieurs de Purpan, a analysé la taille des labels en proportion de l’étiquette pour 107 produits alimentaires et interrogé 420 consommateurs.
La marque vue en premier
En premier lieu les consommateurs identifient la marque et le nom du produit, « dès les trois premières secondes de visionnage », relève l’enquête. Les certifications arrivent en troisième position. Il existe des disparités entre les types de produits. Pour les fruits et légumes, les scores de visibilité des certifications sont 24 % supérieurs à ceux des produits laitiers par exemple.
Une question de taille
Les marques occupent « la plus grande place sur les emballages », elles représentent entre 5 et 15 % de leur superficie, alors que les labels de certification occupent en moyenne seulement 2 % de la surface de l’étiquette. S’il existe des différences de taille entre les différents logos des labels, ils restent néanmoins plus petits que ceux des marques. Ceux de l’agriculture biologique (AB) ou du label rouge par exemple, qui sont les plus grands, représentent moins de 5 % de la surface de l’étiquette. Les logos des IGP (indications géographiques protégées) et des AOP (appellations d’origine protégées) « se distinguent par leur petite taille ».
Le label rouge « le mieux vu »
Le label rouge est « le mieux vu et jouit en moyenne d’une bonne taille ». Il est généralement centré sur l’emballage, alors que la majorité des labels est placée en bas. La taille et l’emplacement du logo « contribuent à sa bonne visibilité, renforcée par une forte notoriété », analyse l’étude.
De même, l’enquête pointe le label Zéro résidus de pesticide comme ayant « une bonne visibilité », qui serait au même niveau que celle de l’AB malgré « une notoriété faible ». L’enquête note par ailleurs la « relativement faible visibilité » du label AB « compte tenu de sa taille et de sa notoriété ».
Impact de la notoriété
Le label IGP est, quant à lui, « plutôt bien vu » alors qu’il est de petite taille, et cela en lien avec sa notoriété et sa crédibilité, relève l’enquête. La mention Viande de France est plutôt « correctement vue compte tenu de sa petite taille sur les packs ». À l’inverse, la faible visibilité du label AB ou de l’AOP, interroge la chercheuse compte tenu de leur notoriété.
L’étude recommande d’afficher les logos des certifications avec une taille plus grande, de structurer leur emplacement de manière plus stratégique et de simplifier visuellement les logos. « Ces ajustements permettraient de mieux capter l’attention des consommateurs et de renforcer l’impact des certifications ».