L’exploitation d’Alexandre Dugrosprez à Sainte-Eusoye dans l’Oise est située dans le bassin d’alimentation de captage (Bac) du Val de Breteuil. En décembre 2025, il a reçu un courrier de la DDT l’informant de l’intégration de ce bassin à une zone d’actions renforcées (Zar), dans le cadre du septième programme régional nitrates. En cause : une teneur en nitrates de 40 mg/l retrouvée dans le captage de Francastel qui fait partie du bassin de Breteuil. Cette commune n’a pas encore de réseau d’assainissement.
Mesures obligatoires
Environ 200 hectares de l’exploitation d’Alexandre se retrouvent dans cette zone d’actions renforcées. Il doit donc choisir d’ici au 30 juin 2025, pour chacune de ses parcelles de blé, orge, colza, lin fibre, chanvre textile, betterave et maïs grain, deux mesures obligatoires parmi celles proposées par la Dreal (1), à savoir :
- Prolongement de 4 semaines de la présence du couvert d’interculture longue, soit 12 semaines au total ;
- Inscription dans une démarche volontaire pour l’amélioration de la qualité de l’eau avec le paramètre « nitrates » (MAEC, GIEE, contrat Care — contrat d’action pour la ressource en eau — avec l’agence de l’eau…) ;
- Fractionnement des apports d’azote sur céréales et utilisation d’un outil d’aide à la décision (OAD) pour le dernier passage ;
- Apport localisé au semis pour les plantes sarclées.
« Des contraintes qui s’ajoutent à d’autres »
« C’est inacceptable », lance Alexandre Dugrosprez, qui juge ces mesures comme « des contraintes qui s’ajoutent à d’autres, sans contrepartie ». Et d’illustrer : « Pour les couverts, dans les terres où le niveau d’argile est élevé, labourer tard est compliqué. Par ailleurs, j’ai beaucoup de parcelles, utiliser un OAD pour chacune va coûter cher ! » Les mesures sont à adapter en fonction de la culture en place. « C’est compliqué puisque tous les ans, l’assolement change. »
« Nous ne sommes pas opposés à l’amélioration de la qualité de l’eau, mais nous réclamons du bon sens, insiste Régis Desrumaux, président de la FDSEA de l’Oise. La question des zones d’actions renforcées s’inscrit dans le prolongement de nos demandes de simplification. »
Le syndicat souhaite que les zones d’actions renforcées situées au niveau des captages contenant entre 40 et 50 mg/l soient supprimées. « Nous voulons aussi que les agriculteurs soient considérés au même niveau que les autres organismes pouvant intervenir sur la qualité de l’eau », insiste Régis Desrumaux.
(1) Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement, du logement.