« On ne peut pas se baser sur les pluies abondantes du printemps pour minimiser le risque de grands incendies. Au contraire même, les précipitations entraînent le développement de toute une végétation de sous-bois ou de friches qui peut augmenter le risque de départ de feux si la sécheresse s’installait cet été », estime Benoît Thomé, directeur des relations publiques de Météo-France, à l’occasion du lancement de la campagne annuelle de prévention des feux de forêts, le 12 juin 2024.

90 % d’origine humaine

Le terrain lui donne raison. Le premier grand incendie s’est déclaré la veille, le 11 juin, dans le massif des Maures (Var). 600 ha de forêts ont pris feu et quatre hameaux ont été évacués temporairement. De source sécuritaire, son origine est encore indéterminée. Mais les conditions d’un risque élevé étaient réunies : vent fort, hygrométrie faible et températures élevées. « Un feu de 600 hectares si tôt dans la saison, ce n’est pas commun », reconnaît le colonel Frédéric Gosse, adjoint du service départemental d’incendie et de secours du Var (Sdis).

Les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Environnement entament leur septième campagne de prévention des incendies à destination du grand public. Les messages restent les mêmes : les mégots dans les cendriers, les barbecues loin de la végétation, le stockage des produits inflammables dans un abri fermé, les travaux loin de la végétation ou au moins avec un extincteur à proximité. Neuf départs de feu sur dix ont une origine humaine. Si le nombre d’hectares brûlés en 2023 a été inférieur au record de 2022 (70 000 ha), le nombre de départ de feux était supérieur de 15 %.

Agir dans les dix minutes

La Sécurité civile souligne que les agriculteurs sont souvent les premiers observateurs des départs de feu parce qu’ils travaillent en zones rurales. Ils possèdent aussi une culture du feu éprouvée puisque les engins agricoles sont parfois impliqués. Aussi, ont-ils un rôle à jouer dans le challenge que se fixent les acteurs de la prévention des incendies : agir par n’importe quel moyen sur le feu dans les dix minutes après son éclosion. C’est le moyen le plus efficace pour qu’il ne s’étende pas sur plus d’un hectare.