« Ce que nous souhaitons, c’est qu’on aille au bout de tous les règlements qui sont prévus en application du Green Deal (pacte vert de l’Union européenne, NDLR). Donc, on travaille activement, notamment sur un règlement important, le règlement sur la restauration de la nature » qui traite de la biodiversité, a déclaré lors d’un point avec la presse la Première ministre ce 26 mai 2023.
En cette Fête de la Nature, j’ai souhaité me rendre au Parc national de forêts que j’ai eu l’honneur de créer en 2020.
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) May 26, 2023
La préservation de la biodiversité fait partie intégrante de notre planification écologique. À l'été, nous présenterons notre stratégie ↓#FranceNationVertepic.twitter.com/DoRQKJTx3h
« La France est très moteur »
« Et je peux vous assurer que la France est très moteur, a-t-elle insisté. Elle l’a été, et elle va le rester, sur un texte qui fait effectivement l’objet de beaucoup de débats » au Parlement européen. La loi sur la biodiversité divise, y compris au sein du groupe Renew où siègent les eurodéputés de la majorité.
À ses côtés le commissaire européen à l’Environnement et à la Pêche Virginijus Sinkevicius, a salué le fait de « réunir (les parties prenantes), de les consulter » avant de mettre en œuvre les mesures en faveur de la biodiversité. « Ça fonctionne par le dialogue : le dialogue avec les communautés locales, les agriculteurs et les forestiers », a-t-il insisté, après s’être assis dans l’herbe avec la dirigeante française, pour entendre des enfants raconter la vie des insectes.
« Partager »
La Première ministre avait auparavant visité le parc national des forêts de la Champagne et de la Bourgogne (Côte-d’Or). Elle a dit pour autant « partager » les propos d’Emmanuel Macron. Pour lui, il ne faut plus « ajouter » de normes environnementales après l’application du pacte vert, afin de ne pas décourager les investisseurs. Une position qui fait écho à celle de la droite européenne et indigne les écologistes.
Il ne faut « pas changer au fur et à mesure, trop souvent, les objectifs que l’on se donne, sinon plus personne n’y comprend rien », a déclaré vendredi Élisabeth Borne, qui clôturait une semaine qui se voulait marquée par l’écologie. Élisabeth Borne était accompagnée par de nombreux élus locaux et ses ministres à la fois de la Transition écologique Christophe Béchu et de l’Agriculture Marc Fesneau.
Le Premier ministre belge Alexander De Croo a réclamé à son tour mardi soir une « pause » dans la règlementation environnementale. Si l’essentiel du plan climat de l’Union européenne, qui vise un objectif de neutralité carbone à l’horizon de 2050, a été adopté (réforme du marché carbone, taxe carbone aux frontières, fin des ventes de voitures à moteur thermique…), les négociations patinent pour d’autres textes clefs de ce pacte sur la biodiversité, les pesticides ou les émissions des élevages.
Élisabeth Borne a jugé « l’érosion » de la biodiversité « très préoccupante » avec des « conséquences dommageables » sur « les puits de carbone, sur l’eau, sur la qualité de l’air et même sur notre alimentation ».
« Alerter »
La Première ministre a précisé « trois axes » sur lesquels reposera la stratégie de la France en la matière qui sera présentée « à l’été » :
- « Faire baisser les pressions » sur la biodiversité en réduisant l’usage des pesticides, et en luttant contre l’artificialisation des sols ;
- La « restaurer » en plantant un milliard d’arbres d’ici à 2030 ;
- « Mobiliser tout le monde ».
À ce titre, les « aires éducatives » gérées par des écoliers passeront de 1 000 à 18 000 en 2030, et le nombre de jeunes en service civique environnement sera multiplié par 10.
Interrogée sur des manifestants pro climat qui s’étaient réunis dans la matinée aux abords de l’assemblée générale du groupe Total avant d’être délogés par les forces de l’ordre, Élisabeth Borne a jugé que « les militants du climat » étaient « dans leur rôle d’alerter et de dire qu’il faut accélérer ».