D’un côté, des entreprises veulent réduire et compenser leur empreinte climatique. De l’autre, des agriculteurs s’engagent dans une démarche bas carbone. Au milieu, divers partenaires techniques ou économiques jouent les « facilitateurs de transition ». Tout ce monde avait rendez-vous, le 16 mars 2023 près de Lyon (Rhône), pour la seconde édition de Carbon Connect. Malgré les grèves, 250 visiteurs ont participé à cette demi-journée d’ateliers, conférences et échanges informels.
Dans un rayon de 100 kilomètres
L’initiative émane de la jeune entreprise Terra Terre, qui se fixe pour mission de relocaliser la compensation carbone et lui donner du sens. « En 2021, seuls 3 % des crédits carbone achetés par des entreprises françaises ont soutenu des actions en France, pointe son fondateur Mathieu Toulemonde. Et 1 % a ciblé l’agriculture, loin derrière la forêt ou les énergies renouvelables. Pourtant, le potentiel en agriculture est énorme. »
Un an après les Hauts-de-France (berceau de Terra Terre), Carbon Connect a ciblé la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour ce rendez-vous. « Il y a une agriculture riche et diversifiée et un grand nombre d’entreprises à la recherche de solutions, justifie Mathieu Toulemonde. Nous leur proposons des crédits carbone générés par des agriculteurs dans un rayon de 100 kilomètres. »
Une plate-forme en ligne mise à jour par l’agriculteur
« Les entreprises peuvent visiter la ferme et ont accès à une plate-forme en ligne que l’agriculteur met à jour au fur et à mesure de sa progression, pendant cinq ans, poursuit-il. Cela crée un lien direct et transparent entre l’agriculteur et l’entreprise. Le carbone permet de mesurer la progression et fixer la rémunération, mais nous insistons aussi sur les cobénéfices en faveur du sol, de la biodiversité ou de l’eau. »
La tonne de carbone économisée est valorisée entre 40 et 60 € par les agriculteurs engagés avec Terra Terre. Ils sont déjà plusieurs centaines, ainsi qu’une cinquantaine d‘entreprises, à avoir signé un contrat tripartite avec elle.