La Commission européenne a dévoilé à la mi-novembre un projet de réglementation bannissant l’importation de soja, bœuf, huile de palme, bois, cacao et café, ainsi qu’à certains produits dérivés (cuir, ameublement…), si leur production est issue de terres déboisées après décembre 2020, en tenant pour responsables les entreprises importatrices.

 

À lire aussi : La France rallie sur la réciprocité des normes et le carbone (18/01/2022)

Une priorité pour sa présidence française de l’Union européenne

Désormais, le texte doit faire l’objet de pourparlers entre les États membres, puis avec les eurodéputés. Réunis à Amiens dans le nord de la France jeudi et vendredi, les ministres européens de l’Environnement ont discuté pour la première fois de ce projet, dont Paris fait « une priorité » pour sa présidence de l’Union européenne, entamée en janvier.

 

À lire aussi : Les quatre priorités agricoles de la présidence française (16/12/2021)

 

« On avait besoin d’avoir un premier retour, pour sentir si on avait un terrain favorable pour aboutir » à une position commune des États membres « le plus rapidement possible », a expliqué vendredi la ministre française de la Transition écologique, Barbara Pompili.

Une position du conseil avant la fin de juin

« Il y a eu un accueil très positif globalement, avec des nuances selon les États, mais avec suffisamment de “terreau”, de matériel pour pouvoir espérer, si nous travaillons bien, une position du Conseil avant la fin de la présidence française de l’Union européenne » à la fin de juin, a-t-elle indiqué à la presse.

 

Cet accord entre les États ouvrirait la voie à des négociations avec le Parlement européen.

Alors que les ONG environnementales avaient regretté que le texte initial ne s’applique pas à certains produits (maïs, caoutchouc…), ni à d’autres écosystèmes menacés (zones humides, savanes…), les Européens se sont dits prêts à étudier un élargissement.

Le périmètre de la réglementation encore à définir

« Plusieurs propositions seront débattues lors des prochaines semaines : l’extension du champ du règlement à d’autres produits de base, tels que l’hévéa (arbre à caoutchouc) et la prise en compte de l’impact de ces productions sur d’autres écosystèmes que les forêts, fragiles et riches en biodiversité, tels que les prairies et les zones humides », a déclaré Barbara Pompili.

Les mesures de contrôle, basées sur les données de géolocalisation des cultures concernées, doivent être également négociées.

 

« Il faut faire attention, en particulier pour les PME, de ne pas créer un système qui soit trop lourd. Mais limiter la déforestation sans créer une usine à gaz est tout à fait possible », estime le secrétaire d’État polonais Adam Guibourgé-Czetwertynski.

 

La consommation européenne est à l’origine de 16 % de la déforestation importée du monde, faisant de l’Union européenne le deuxième destructeur de forêts tropicales, derrière la Chine, et devant l’Inde et les États-Unis.

 

À lire aussi : Bruxelles impose le bien-être des poules pondeuses au Mercosur (12/08/2021)