« Ce qui nous intéresse chez Hectar, c’est d’aider les futurs chefs d’entreprises agricoles à construire un business plan solide, qui prenne en compte les aspects économique, social et environnemental », décrit Audrey Bourolleau, fondatrice de l’école, et ancienne conseillère à l’Agriculture d’Emmanuel Macron.
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L’annonce de la création de l’école avait fait couler beaucoup d’encre. En cause notamment, l’investisseur du projet : fondateur de Free, Xavier Niel s’était engagé en faveur du RIP, le référendum d’initiative partagé, sur les conditions d’élevage.
Intégrer la composante sociale
« Au moment de l’élaboration des projets agricoles, le temps de travail n’est jamais intégré au modèle économique, constate la fondatrice d’Hectar. Je ne veux pas de financiarisation de l’agriculture. Mais aujourd’hui si on veut que ça tienne, il faut corriger ça », défend-elle.
« Pour des personnes qui s’installent sans hériter des terres et qui veulent intégrer le social en offrant un confort de travail — et on le doit, ne serait-ce que pour attirer de la main-d’œuvre — il faut pouvoir générer une très grosse valeur ajoutée. Et les porteurs de projet doivent en être conscients », poursuit-elle.
Pas de concurrence vis-à-vis de l’enseignement agricole
« On ne délivre pas de diplôme, et on ne fait pas d’enseignement technique, qui est déjà excellent en France. Hectar, c’est une business school agricole », a répondu Audrey Bourolleau, interrogée sur l’éventuelle concurrence que pourrait créer l’école.
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La fondatrice d’Hectar a également annoncé un partenariat avec les chambres d’agriculture pour « un certain nombre de formations », ainsi que la possibilité de renvoyer certains élèves vers des organismes de formation technique, si besoin est.
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Le profil des premiers inscrits étonne
La formation, qui s’adresse aux adultes en reconversion professionnelle, a accueilli ses premiers « élèves » cette année. La créatrice de l’école a confié que leurs profils avaient « un peu surpris », environ 80 % d’entre eux possédant déjà du foncier.