Dans un communiqué de presse du 18 octobre 2021, l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) prévoit une année 2021 « désastreuse », « la pire » de la filière. Selon l’organisation, la récolte de miel de 2021 se situera entre 7 000 et 9 000 tonnes seulement, soit moins de la moitié de celle de 2020. Un constat alarmant pour les apiculteurs, qu’ils imputent aux conditions météorologiques « défavorable ».

 

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24 000 tonnes de miel en moins en 25 ans

En 1995, la France produisait environ 32 000 tonnes de miel. En 2019, la récolte avait été de moins de 10 000 tonnes. Et en 2020, l’Unaf rappelle que la récolte se situait se situait entre 18 000 et 20 000 tonnes.

 

Cette année, alors que la douceur de l’hiver 2020-2021 présageait une bonne sortie d’hivernage avec la reprise d’activité des colonies d’abeilles, le changement brutal de la météo a donc redistribué les cartes.

 

Les longues périodes de gel, de froid, de pluies ou de vent du nord, qui se sont succédé au printemps et en été ont empêché les abeilles de bénéficier des floraisons. « Le bouleversement climatique, ressenti par les apiculteurs depuis une bonne quinzaine d’années est bien là », confirme l’Unaf.

 

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Les récoltes de miel de printemps sont « nulles »

Dans le détail, l’Unaf précise que les récoltes de miel de colza se sont révélées médiocres dans la plupart des régions. Celles de miel d’acacia, anéanties par les gelées tardives et les pluies, ont été « nulles sur tout le territoire ».

 

Dans le Sud, les récoltes de miel de printemps comme le romarin, le thym, la bruyère blanche ou la garrigue ont été nulles ou médiocres. Dans le Sud-Est, la récolte de miel de lavande a tiré son épingle du jeu.

 

Les récoltes de miel de châtaignier sont quant à elles jugées partout médiocres. En montagne, les miellées se sont avérées globalement mauvaises car souvent trop brèves. Dans l’Est, celles de forêt ou de sapin sont quasi nulles. Et la récolte de tournesol varie selon les bassins mais reste souvent décevante.

 

En revanche, en 2021, presque partout, la prédation du frelon est très faible. Comme les abeilles, il a souffert des conditions météorologiques exécrables.

 

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L’Unaf appelle les apiculteurs à se faire entendre

L’Unaf insiste : « Pour les apiculteurs, les récoltes n’ont jamais été aussi aléatoires alors que les abeilles demandent un soin de tous les instants. » Plus encore, « nombreux apiculteurs sont inquiets et se demandent si leur cheptel parviendra à survivre à l’hiver dans de bonnes conditions. »

 

« Dès le mois de juillet, compte tenu de la situation dramatique de l’apiculture française, l’Unaf a alerté les services de l’État pour que soient mises en œuvre les calamités agricoles de manière à aider les apiculteurs à passer ce cap difficile », précise Christian Pons, président de l’organisation.

 

« Nous demandons à nos syndicats et aux apiculteurs de solliciter les préfets, les chambres d’agriculture et leurs élus départementaux et régionaux. Plusieurs départements ont d’ores et déjà enclenché la procédure. Nous nous en félicitons ! » conclut-il.