S’exprimant le 24 mars 2022 après des sommets du G7 et de l’Otan, le président français a appelé Moscou à être « responsable » en permettant que les semis en Ukraine aient lieu. Faute de quoi la guerre provoquera dans 12 à 18 mois « une famine inéluctable », avec notamment des risques de pénuries de céréales au Proche- et au Moyen-Orient ou en Afrique.

 

Dans ces régions, certains pays sont très dépendants des productions russes et ukrainiennes, comme l’Égypte qui en « dépend à 80 % », a-t-il rappelé. Le président américain Joe Biden a abondé en ce sens ce même jour, estimant que des pénuries alimentaires mondiales allaient « se concrétiser ».

 

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Libération des stocks

« En tant que président du Conseil de l’Union européenne et en lien avec l’Union africaine », Emmanuel Macron a proposé à Bruxelles une « initiative pour la sécurité alimentaire » avec d’abord un « plan d’urgence de libération des stocks en cas de crise pour éviter toute situation de pénurie et modérer les hausses de prix ».

 

Autre volet, « obtenir un engagement multilatéral à ne pas imposer de restrictions à l’exportation des matières premières agricoles », afin d’éviter des blocages comme ceux qui avaient frappé les exportations de vaccins durant la crise du Covid.

 

En outre, il a souhaité « dès cet été une action coordonnée des pays producteurs pour relever temporairement les seuils de production lorsque cela est possible » et « mettre en place un mécanisme d’allocation des volumes pour garantir un accès de tous, en particulier des plus vulnérables, en quantité suffisante et à prix raisonnables ». Ce mécanisme de répartition s’inspire de l’initiative sur la distribution de vaccins anti-Covid dans les pays les plus démunis, a-t-il précisé.

 

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Investir dans la production agricole

Emmanuel Macron suggère également d’aider la production dans les pays les plus concernés, « en augmentant significativement les investissements dans la production alimentaire durable et les chaînes de valeur agricole ».

 

Il a précisé avoir exposé cette initiative à ses homologues du G7, pour beaucoup gros producteurs, afin de les engager dans cette démarche, et veut l’élargir dans le cadre du G20.

Augmentation des exportations américaines et canadiennes

Joe Biden a, quant à lui, assuré que les États-Unis comme le Canada, producteurs majeurs de céréales, allaient augmenter leurs exportations en conséquence.

 

Dans le cadre du G7, les deux pays « ont parlé de la façon dont nous pourrons accroître et distribuer des ressources alimentaires plus rapidement. Nous discutons également avec les Européens et tous les autres pays pour qu’ils suspendent toutes les restrictions sur leurs exportations alimentaires », a-t-il indiqué devant la presse à Bruxelles.

 

Les États-Unis étudient par ailleurs « un investissement très important pour répondre aux besoins d’assistance humanitaire, notamment en termes d’aide alimentaire », a-t-il précisé.