Les États membres de l’Union européenne et les eurodéputés se sont accordés, le jeudi 30 mars 2023, pour porter la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique de l’Union à 42,5 % d’ici à 2030. Cet objectif s’inscrit dans le cadre de la révision de la directive sur les énergies renouvelables (RED).

Un quasi-doublement du niveau actuel

L’accord conclu, après une nuit d’ultimes pourparlers, fixe l’objectif contraignant de quasi doubler le niveau actuel, d’environ 22 % (19 % en France). Eurodéputés et États se sont également entendus pour s’efforcer d’atteindre 45 %, niveau cible « indicatif » correspondant à ce que réclamaient initialement la Commission européenne et le Parlement.

« Les renouvelables contribueront à notre souveraineté énergétique en réduisant les importations fossiles » et allégeront les factures, a salué Frans Timmermans, vice-président de la Commission.

L’ONG Bureau européen de l’environnement a, de son côté, regretté un objectif « faible et dépassé », alors que « les scénarios modélisés montrent que 50 % sont possibles et recommandés pour respecter l’accord de Paris ».

De fait, l’Union européenne est déjà sur la bonne trajectoire. La part des renouvelables est, « dans les conditions actuelles », sur la voie d’atteindre 45 % d’ici à 2030, voire 50 % « en cas de soutien accru », estimait à la fin de février le cabinet Ember, relevant notamment la croissance exponentielle du solaire.

Des procédures simplifiées

Le texte accélère également les procédures d’octroi de permis pour les nouvelles centrales électriques utilisant des sources d’énergie renouvelable, comme les panneaux solaires ou les éoliennes, ou pour adapter les centrales déjà existantes.

Il permet ainsi l’établissement de « zones spécifiques » où les autorités nationales seront tenues d’approuver sous 18 mois au maximum les nouvelles installations d’énergies renouvelables (délai limité à 27 mois en dehors).

La bioénergie garde son statut d’énergie renouvelable

En outre, le texte consacre comme « verte » la biomasse au grand dam des ONG environnementales qui s’inquiètent de l’impact sur les forêts. Cette loi « récompensera les entreprises énergétiques brûlant des millions d’arbres, notre principal puits de carbone terrestre, aggravant la crise climatique et de biodiversité, et sapant la santé des gens », s’est indigné Martin Pigeon, de l’ONG Fern.

Si l’accord maintient le statut « renouvelable » de la bioénergie, il renforce les critères de « durabilité » pour la biomasse, dont les sources seront hiérarchisées selon leur « valeur ajoutée économique et environnementale ». Certaines zones forestières seront exclues et les aides publiques plus restreintes.

Défendue farouchement par les pays scandinaves, la pratique est dénoncée par les écologistes alors que la moitié de la récolte de bois en Europe est utilisée pour produire de l’énergie.