Bien que la transformation des bâtiments pour répondre aux attentes sociétales ne soit à ce jour pas une obligation réglementaire, l’Institut du porc (Ifip) en a évalué l’impact financier. « En maternité, le surcoût de la mise en place de case liberté à la place de case bloquée dans un bâtiment existant est estimé à 23 euros par truie présente et par an. Étendu à la ferme France, le besoin en investissement s’élève à 1 milliard d’euros, a calculé Christine Roguet, ingénieure à l’Ifip, lors d’une journée technique en novembre 2020. En engraissement, le passage de 0,7 à 1 m² par animal génère un surcoût estimé à 8 euros par porc produit, dans le cas d’une rénovation de 70 % des places et l’installation de 30 % de places neuves. Cela équivaut à un besoin d’investissement de 2,5 milliards d’euros à l’échelle de l’Hexagone. »
Quel financement ?
Les leviers techniques ne seront pas suffisants pour amortir ces surcoûts. Alors, comment financer ces transformations ? « Une des solutions consiste à faire payer les consommateurs en les informant via l’étiquette sur le mode d’élevage », indique l’ingénieure. Il y a cependant un problème : une enquête Ifop de 2019 montre que si 92 % des sondés sont favorables à la mise en place d’un étiquetage, seuls 54 % se disent prêts à payer plus cher.
Parmi les autres voies de financement possibles figurent la fiscalité ou une réorientation des aides publiques de la Pac ou du plan de relance national. Reste à la filière française et aux pouvoirs publics de choisir les voies qui leur semblent les plus pertinentes.
Isabelle Lejas