C’est Marcel Denieul, le président du Space, qui a ouvert la voie au ministre de l’Agriculture lors de sa visite officielle du Space au parc des expositions de Rennes ce 12 septembre 2023. « Je tiens à réaffirmer que nous tous, agriculteurs et éleveurs, sommes à l’origine d’une alimentation de qualité, a-t-il lancé à Marc Fesneau lors de son discours. On ne peut pas en même temps déplorer les difficultés d’accès à l’alimentation que ce soit en quantité ou en prix, et alourdir sans cesse les conditions de production sous pression d’un dénigrement quasi permanent de notre agriculture et aussi d’une insécurité juridique qui, dans bien des cas, bloque tous les projets de croissance. »

Baisse de souveraineté

Le ministre a saisi la balle au bond. « Il y a beaucoup de gens qui passent leur temps à dézinguer les activités de l’agriculture et de l’élevage, a-t-il regretté. En fait, ces gens servent ceux qui veulent importer leurs produits chez nous. Ils servent la baisse de souveraineté. »

Marc Fesneau visite les allées du Space de Rennes, le 12 septembre 2023.

Autrement dit, ceux qui critiquent le modèle agricole français servent les importations. « Ces gens-là ne servent pas les intérêts du pays, mais des intérêts extérieurs, j’imagine malgré eux, j’espère malgré eux. Le sujet va être un sujet de souveraineté. »

Agriculture et société

Le ministre a insisté sur la nécessité de renouer le lien entre l’agriculture et la société. Pour l’illustrer, il a pris l’exemple de l’eau. « Depuis que l’agriculture s’est sédentarisée, elle cherche de l’eau, a-t-il rappelé. Et quand elle n’était pas sédentarisée, elle allait d’un point d’eau à l’autre, je n’ose pas dire une bassine. Chacun met le mot qui veut. Il faut que tranquillement on dise qu’on a besoin d’eau pour faire de l’agriculture. Sinon le modèle n’existe pas. »

Minorités bruyantes

Puis le ton du discours s’est durci. « Je suis très frappé de voir le hiatus qui s’est créé, parfois avec des minorités bruyantes, mais c’est dangereux. Il ne faut pas s’étonner quand vous commencez à nourrir une telle haine dans les mots à l’égard d’une profession, que des gens viennent taguer, détruire et après viennent taper dessus. »

« Ces gens qui profèrent ces mots ont une très grande responsabilité, a-t-il asséné. Je voudrais saluer la patience du monde agricole. Ces gens, par les mots, préparent les actes. Il va falloir que les mots cessent et que ceux qui les portent prennent une responsabilité qui est la leur. Je continuerais à être un ministre qui défend l’agriculture, non pas parce que je suis ministre de l’Agriculture, mais parce qu’on a besoin d’agriculture et singulièrement de l’élevage qui est tant décrié avec tant d’injustice. »