« Préserver les capacités de production des canards gras », telle est la priorité affichée par le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), dans un communiqué publié ce mercredi 11 janvier 2023. « Les capacités de production mondiale de canetons sont à nouveau frappées de plein fouet. Près de 150 000 reproducteurs et futurs reproducteurs ont été décimés depuis novembre dernier », appuie l’interprofession.
Dans le cadre des essais vaccinaux en cours, le Cifog demande de donner la « priorité absolue » à la « vaccination urgente des cheptels de pédigrées et de grands parentaux canards ». Il explore par ailleurs la possibilité de « prendre des mesures conservatoires d’espèces menacées de disparition ». L’interprofession insiste également sur l’importance du dispositif d’abattage préventif autour des sites stratégiques de reproduction de la filière des palmipèdes.
« Plus grave crise de l’histoire »
Au-delà des cheptels de reproducteurs, le Cifog assure s’être accordé hier, le mardi 10 janvier 2023, avec le ministre de l’Agriculture sur la nécessité de publier une feuille de route précise en matière de stratégie vaccinale : « Il s’agit de définir un calendrier de déploiement de la vaccination sur l’espèce canard, les éléments techniques et logistiques et les critères de négociation avec les pays tiers. »
Pour l’interprofession, un vide sanitaire synchronisé tel que réalisé dans le cadre du plan Adour « offre une piste de résilience supplémentaire, dont il conviendra d’évaluer s’il peut représenter un levier complémentaire pour accompagner la filière dans sa sortie de crise ». Elle rappelle que cette dernière « affronte la plus grave crise de son histoire ».
« Accompagner les pertes économiques »
Le Cifog prévient que la pénurie de canetons va entraîner de « longs vides dans les élevages en zone indemne et, par voie de conséquence, dans les entreprises victimes de la pénurie de matières premières ». Il appelle le gouvernement à « accompagner les pertes économiques de la filière ».
L’interprofession rappelle que l’activité des entreprises de transformation comme celle des éleveurs reste « complètement dépendante de la zone de reproduction majoritaire des Pays de Loire », et que les éleveurs en zone indemne n’ont « pas été pris en compte » dans les dispositifs actuels d’indemnisation.
Vincent Guyot