Comme de nombreux pays européens, la France a connu plusieurs crises majeures d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ces dernières années.

Après une courte pause estivale, une nouvelle vague de contamination a débuté en octobre 2022 qui s’est nettement accélérée au cours des dernières semaines. Au 27 décembre, 238 foyers en élevage ont été recensés depuis le 1er août selon les derniers chiffres du ministère de l’Agriculture.

Petit rappel des principaux épisodes d’influenza aviaire hautement pathogène qui ont touché la France depuis 2006.

2006, un premier épisode dans l’Ain

Un premier cas d'infection par le virus H5N1 de la grippe aviaire, aussi appelé influenza aviaire, est confirmé en France sur un canard sauvage trouvé mort dans l'Ain le 18 février 2006.

Ce virus est d'autant plus inquiétant qu'il peut se transmettre à l'homme après des contacts directs et prolongés avec des volailles infectées.

Le 23 février, la présence du H5N1 est confirmée dans un élevage de 11 000 dindes dans ce même département. Les bêtes sont alors euthanasiées.

2015-2016, le virus frappe le Sud-Ouest

Après la découverte d'un foyer de grippe aviaire H5N1 dans une basse-cour en Dordogne en novembre 2015, des restrictions pour le transport et l'exportation de volailles sont imposées.

De nouveaux foyers sont ensuite découverts dans le Sud-Ouest. Le 14 janvier 2016, le ministère de l'Agriculture annonce que les élevages du Sud-Ouest devront geler leur production afin d’éradiquer la maladie.

Un système de "vide sanitaire" est mis en place, à savoir une période de plusieurs semaines sans aucune volaille dans les élevages, avant une reprise de l'activité.

2016-2017, l’émergence de la souche H5N8

Fin novembre 2016, un cas de grippe aviaire, cette fois-ci de la souche H5N8 hautement pathogène pour les volatiles mais non transmissible à l'homme, est confirmée chez des canards sauvages dans le Pas-de-Calais.

Quelques jours plus tard, plusieurs foyers sont détectés dans des élevages de plusieurs départements du Sud-Ouest.

Le 4 janvier 2017, le gouvernement décide l'abattage de centaines de milliers de canards élevés en plein air dans 150 communes du Sud-Ouest.

Le 21 février, il annonce l'abattage de 360 000 canards d'élevage dans les Landes. La mesure d'abattage préventif est ensuite étendue à 700 communes du Gers, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées et de la Haute-Garonne. Elle est suivie d'une période de "vide sanitaire" au printemps.

Cette épidémie prend fin officiellement le 5 mai 2017.

2020-2021, une tache d’huile dans le Sud-Ouest

Une alerte est lancée à l'automne 2020 en raison du passage d'oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus H5N8.

Le 8 décembre 2020, un premier élevage de canards situé dans les Landes est touché par le virus H5N8.

Malgré les abattages systématiques, l'épidémie fait tache d'huile, touchant au total 15 départements, principalement dans le Sud-Ouest, obligeant à abattre 3,5 millions de volailles.

2021-2022, une épidémie d’une ampleur inédite

En septembre 2021, plusieurs cas de grippe aviaire sont détectés dans des basses-cours des Ardennes et de l'Aisne. Le 5 novembre, le confinement est ordonné pour tout élevage de volailles en France métropolitaine afin d'éviter la contamination par les oiseaux migrateurs.

Le 17 décembre, le ministère de l’Agriculture annonce un premier foyer de virus H5N1 dans un élevage de canards du Gers. L'épidémie se propage alors rapidement à d'autres élevages du Sud-Ouest puis s'étend début 2022 à des élevages de l'ouest de la France.

Pour la première fois, des oiseaux migrateurs contaminent des élevages lors de leur remontée vers le nord à la fin de l'hiver.

La situation sanitaire oblige à un plan massif d'abattage. Entre fin novembre 2021 et mi-mai 2022, plus de 20 millions de volailles sont euthanasiées.

Fin 2022, la maladie devient endémique en France

La grippe aviaire est devenue "endémique" en France, alertent plusieurs professionnels de la filière. Elle réapparaît en septembre et octobre 2022, principalement dans l'Ouest et le Sud-Ouest, obligeant à une nouvelle campagne d'abattage.

Un nouvel ordre de confinement général pour les élevages de volailles est alors lancé le 10 novembre.

Début décembre, l'État décide de faire le vide dans de nombreux élevages de Vendée, des Deux-Sèvres et du Maine-et-Loire, ordonnant le départ anticipé à l'abattoir des dindes et canards, espèces les plus sensibles à la maladie.

Au 15 décembre, un "vide sanitaire" préventif est décidé dans les élevages des Landes, du Gers et des Pyrénées-Atlantiques dans l'espoir d'enrayer la propagation du virus.

Ainsi, 3,3 millions d’animaux ont dû être abattus depuis le 1er août, dont 2 millions au cours du seul mois de décembre.