« Jusqu’alors, la hausse du coût de production des œufs était essentiellement liée à l’envolée du prix de l’aliment. Désormais, d’autres postes flambent », alerte Eric Guellaff, président de la section de l'œuf de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) (1).
Il pointe notamment les charges liées à l’énergie (électricité et gaz), « dont la facture a été multipliée par quatre, voire cinq ».
Contrats de production à revoir
Or, ces charges ne sont pas intégrées dans les contrats historiques de production d’œufs. « Pour que les organisations de producteurs puissent réviser ces contrats, elles doivent être en mesure de répercuter les hausses de coûts auprès des centres de conditionnement, puis ces derniers auprès des distributeurs », détaille Eric Guellaff. Il estime qu’« il manque de l’ordre d’un centime d'euro par œuf ».
Le responsable souligne donc « l’urgence » de revaloriser les prix de vente [des œufs] à l’occasion des négociations annuelles en cours avec la distribution. « Malgré le manque de marchandise, les hausses de prix restent très difficiles à obtenir, observe-t-il. Avec la flambée actuelle des charges, des élevages pourraient cesser leur activité ».
Des poulettes plus chères
D’autant que la filière est également en proie à l’influenza aviaire hautement pathogène. « Lors de l’épisode de 2021-2022, trois millions de poules pondeuses ont été abattues. La vague en cours fera encore des dégâts », craint Eric Guellaff.
La flambée épidémique subie l’an passé dans les élevages de reproducteurs des Pays de la Loire a laissé des traces. « Les disponibilités de poulettes sont réduites. En moins de deux ans, leur prix est passé de 4 à 6 €. La production française d’œufs devrait baisser de l’ordre de 8 % en 2022. »
(1) Elle fédère 10 organisations de producteurs d'œufs sur les Régions Bretagne, Pays de la Loire et Normandie, compte 655 producteurs et une production annuelle de 5,8 milliards d'œufs.