Une poule sur quatre vit en volière. « Cela n’a pas toujours été le cas. La transition de la cage vers les modes alternatifs a été accélérée et les éleveurs ont dû s’adapter rapidement », explique Marion Ruch, conseillère avicole à la chambre d’agriculture de la Bretagne. « Un certain nombre d’entre eux a adopté un système d’élevage en volière sans avoir de recul sur les conditions de travail », précise-t-elle.
La chambre d’agriculture de la Bretagne a donc réalisé une étude pour connaître les contraintes particulières de ce type d’équipement et surtout apporter des conseils pour aménager des volières. L’enquête a été réalisée en 2023, auprès de 27 élevages de la Bretagne, avec des effectifs allant de 15 000 à 350 0000 poules. 19 d’entre eux ont fait une transition de la cage vers la volière.
Les éleveurs sont unanimes pour dire que « ce n’est pas le même travail en volière qu’en cage ». Parmi les avantages, ils citent : « Plus de contact avec les animaux, une amélioration du bien-être animal et un nouveau challenge technique. » Un environnement poussiéreux, une augmentation du temps de travail, plus de difficultés sanitaires en raison d’une diffusion plus rapide des pathogènes et une gestion des fientes plus difficile sont les principaux points négatifs relevés. La majorité des éleveurs pensent qu’il y a des compétences spécifiques à acquérir pour travailler en volière. Globalement, la transition vers la cage s’est bien passée.
Deux étages au maximum
En matière de pénibilité, les travaux de nettoyage du poulailler, notamment pour gratter les fientes au sol entre les structures, sont cités en premier, avant le départ des poules vers l’abattoir.
Pour bien vivre le travail en volière, les éleveurs conseillent d’opter pour des structures à deux étages au maximum, qui permettent de mieux voir les poules et d’accéder facilement, contrairement à celle de trois étages, qui nécessitent de grimper. Ils préconisent également des couloirs de largeur de 2 mètres au minimum pour pouvoir passer des équipements et faciliter le raclage des fientes sur le sol. Enfin, l’élevage se révèle assez technique avec une gestion fine de la lumière, de l’alimentation et des fientes.
« Cette étude montre qu’il faut réfléchir aux conditions de travail dès la conception, se faire accompagner, aller visiter des élevages », indique Marion Ruch. Certains éleveurs estiment même qu’il faudrait aller travailler en volière, se former et être prêt aux conditions de travail que cela implique. Par ailleurs, certains éléments ont un impact mais ne sont pas maîtrisables par l’éleveur : l’élevage des poulettes (ponte en dehors du nid), la génétique, la moindre rentabilité vis-à-vis de la cage.