L’arrivée des loups dans le Finistère a créé une onde de choc dans la population. "Tout le monde croit avoir aperçu le prédateur, observe Gilles Morvan, à la tête de 1 700 brebis à Lopérec et président de la Fédération ovine de Bretagne. Le sujet est prégnant dans les conversations. Des brebis mortes ont été retrouvées à Plogonnec, mais l’Office français de la biodiversité (OFB) n’a pas donné son verdict quant à la responsabilité possible d’un loup."
À Lopérec, Gilles Morvan, dont le troupeau avait été attaqué en octobre, n’a en pas enregistré de nouvelles victimes. "L’OFB a installé des "pièges photos" dans des endroits stratégiques sur mon exploitation, mais aucun loup n’a été filmé", confie l’exploitant.
Une cellule psychologique
Dès les premières attaques, la Mutualité sociale agricole a fait savoir qu’elle mettait en place une cellule psychologique pour aider les éleveurs qui subissent des pertes.
Un comité loup s’est déroulé à la mi-décembre, sur le site du Parc naturel Armorique en présence des syndicats agricoles, des représentants des chasseurs, des lieutenants de louveterie, des maires, des vétérinaires, des associations environnementales et de l'administration. "Tout s’est bien passé, nous sommes restés pragmatiques", explique Gilles Morvan. D’autres réunions devraient avoir lieu en 2023. Le Finistère passe en Cercle 3, ainsi les éleveurs devraient obtenir des aides pour la mise en place de chiens de protection.
"Obtenir un chien efficace est un travail de longue haleine, précise-t-il. Il faut compter au moins deux ans de formation au milieu des brebis qu'il va protéger. Deux jeunes chiots arriveront en janvier sur mon exploitation. Je souhaite mettre en place des parcs de nuit pour gagner la bataille contre le prédateur. C’est un enjeu pour notre élevage, mais aussi pour notre territoire."
Des clôtures double enceinte
Gilles Morvan envisage de construire des parcs fixes, qui ne seront vraisemblablement pris en charge que partiellement par les aides. "Mon idée, c'est de mettre en place un grillage enterré, surmonté d'une clôture électrique en installant une deuxième clôture électrique à l'extérieur, explique-t-il. Je prévois une superficie de 2 hectares. Je ne veux pas entasser les animaux pour la nuit dans une trop petite surface car cela engendre des couches de déjections monumentales. Le terrain est surfertilisé et cela occasionne des fuites d'azote."