C’est officiel. « À la fin de la semaine dernière, le gouvernement algérien a annoncé la réouverture de son marché aux génisses laitières et aux bovins d’engraissement français », rapporte Michel Fénéon. Président de la commission d’import-export à la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB) et directeur administratif et financier d’Eurofeder, il l’a annoncé à La France Agricole ce mardi 18 janvier 2022.

 

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Cette annonce a été confirmée par le ministère de l’Agriculture. « Après de longs mois de mobilisation des autorités françaises et de l’interprofession bovine, le marché algérien est à nouveau ouvert, estime Julien Denormandie, dans un communiqué de presse. C’est une excellente nouvelle qui vient témoigner d’un dialogue réactivé et solide avec les autorités algériennes reconnaissant notamment la qualité et le savoir-faire de nos élevages bovins. »

Pas de limite de poids pour les broutards pendant trois mois

« Conséquence d’une escalade diplomatique entre la France et l’Algérie, les licences d’exportation pour les bovins mâles avaient été suspendues en octobre 2021, reprend Michel Fénéon. Les flux s’étaient alors taris progressivement jusqu’à arriver au point mort en décembre. »

 

Ces nouvelles annonces vont redonner du tonus dans les flux commerciaux. « Les premières expéditions sont prévues dès la semaine prochaine et devraient se poursuivre à un bon rythme. À l’approche du Ramadan, les opérateurs algériens ont besoin de se réapprovisionner, notamment en bétail proche de la finition », poursuit le président de la commission d’import-export à la FFCB.

 

C’est pourquoi, jusqu’au 31 mars 2022, les bovins d’engraissement sont acceptés jusqu’à l’âge de 18 mois, sans limite de poids. À l’issue de cette date, le cahier des charges revient à ses critères initiaux, soit une limite de 14 mois et de 450 kg vif. « L’envoi temporaire d’animaux plus lourds va être complémentaire aux besoins de l’Italie et de l’Espagne : c’est donc positif », souligne Michel Fénéon.

 

Extension de l’âge maximal pour les femelles

S’agissant des génisses destinées à la production laitière, les conditions fixées sont un âge compris entre 18 et 42 mois et un poids minimum de 480 kg. « La borne d’âge maximale est étendue à 42 mois, contre 34 auparavant, ce qui va offrir un plus large éventail de choix », précise Michel Fénéon.

 

« L’exigence de pedigree “dûment rempli, délivré par un organisme officiel reconnu de la sélection de la race pure dans le pays d’origine” est réaffirmée », ajoute le ministère de l’Agriculture.

 

Pour les femelles de race mixte non gestantes et destinées à l’insémination artificielle, l’âge doit être de 12 à 18 mois, avec un poids minimal compris entre 150 kg et 200 kg.

 

« L’envoi de femelles, en complément des broutards, va contribuer à un rééquilibrage du commerce, commente Michel Fénéon. Le remplissage des bateaux, à nouveau mixtes, sera plus complet, ce qui n’est pas négligeable étant donné l’impact du coût du transport sur le prix de vente des animaux. »