Abattre à la ferme en assurant le bien-être animal. Il arrive parfois qu’un animal doive être mis à mort dans l’exploitation, non pas pour la consommation mais parce que les circonstances l’exigent : animal en phase terminale, blessé ou improductif, ou encore abattage d’un cheptel à des fins sanitaires.
L’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) s’est penchée sur le cas des petits ruminants. Elle vient de publier des recommandations sur les procédures à suivre pour éviter aux animaux la souffrance et la peur inhérentes à l’abattage, quand il doit se faire hors de l’abattoir.
La manipulation, une phase cruciale
Les avis de l’Efsa se fondent sur des sources scientifiques multiples et sur l’expériences des professionnels. Il apparaît en l’occurrence que pour réaliser l’abattage dans les meilleures conditions possibles, la phase de préparation et d’étourdissement est cruciale.
La préparation consiste à conduire les animaux vers le lieu de mise à mort. Et en la matière, les recommandations diffèrent peu de celles du quotidien : déplacer les animaux calmement, sur des sols adaptés et en évitant toute source de stress ou de panique, comme le bruit ou les gestes brusques. Ils ne doivent pas être poussés à marcher plus vite qu’ils ne le font naturellement. L’Efsa souligne, à ce titre, que les yeux des petits ruminants sont plus sensibles à la lumière vert-jaune. Elle déconseille donc de porter des gilets de sécurité jaunes, qui peuvent créer un stress.
Pour assurer le bon déroulement de l’opération, la manipulation des animaux doit être réalisée par des personnes formées à cela. Il est crucial d'éviter les blessures et les douleurs. Elle doit en outre être la plus réduite possible. Si la mise à mort peut être effectuée dans l’enclos habituel, cette solution doit être privilégiée. Quant aux animaux malades ou blessés, il est conseillé de ne pas les déplacer, si la configuration des lieux l'autorise.
Etourdir efficacement
La contention, quelle que soit sa nature, doit être efficace, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas laisser les animaux s’échapper ou se blesser. Elle peut être réalisée manuellement ou mécaniquement. Dans le cas où l’abattage est réalisé avec un pistolet d’abattage ou avec une méthode électrique, la contention mécanique est indispensable pour ne pas risquer un échec, qui provoquerait une grande souffrance. A contrario, les méthodes de contention manuelle qui nécessitent d’appliquer une force importante pour immobiliser l’animal sont fortement déconseillées, en raison du stress et de la douleur qu’elles occasionnent.
Enfin, la durée de l'immobilisation doit être aussi courte que possible. Les animaux ne seront donc contentionnés que lorsque l'opérateur et l'équipement seront prêts.
Une mise à mort rapide
Quelle que soit la méthode utilisé, la mise à mort doit être rapide. Elle commence par un étourdissement, pour que l’animal ne soit plus conscient au moment de la mise à mort. Il est recommandé de ne pas laisser de délai entre les deux opérations, notamment pour éviter les reprises de conscience.
Avec les méthodes électriques, une première phase consiste à étourdir l’animal en appliquant de l’électricité au niveau de sa tête. Les impératifs sont surtout de disposer d’une puissance suffisante et d’appliquer correctement les électrodes, pour obtenir un étourdissement complet.
Dans le cas où c’est un pistolet d’abattage qui est utilisé, l’étourdissement est réalisé en appliquant le pistolet sur le crâne. La teneur en poudre de la cartouche doit être choisie en suivant les instructions du fabricant, pour que la force soit adaptée. Selon la nature et la morphologie de l’animal, et notamment en présence de cornes, l’étourdissement est plus ou moins important. Il doit donc être suivie très rapidement de la mise à mort.
Enfin, dans tous les cas, on vérifiera que la mort est effective avant de diriger le corps de l’animal vers l’équarrissage.