« Nouvelle séance de baisse sur les céréales dans un contexte de craintes de baisse de la demande liées à la récession économique. Les cours du blé viennent ainsi tester des supports majeurs comme les 300 €/t sur l’échéance sur mars 2023 ou 280 €/t sur l’échéance de décembre 2023 », souligne ce matin Agritel.

« Les cours reviennent ainsi sur les niveaux de juste avant la guerre en Ukraine, déclarée le 25 février dernier, abandonnant, au moins temporairement, la prime liée aux risques géopolitiques », ajoute le cabinet.

Ainsi, le mardi 6 décembre 2022, sur Euronext, la tonne de blé a clôturé à 301,25 euros sur l'échéance de mars (–2,75 euros par rapport à la clôture précédente) et à 299,25 euros (–3,25 euros) sur celle de mai.

Celle de maïs terminait à 288,50 euros (–3,25 euros) sur mars et à 290,25 euros (–3,75 euros) sur juin.

Et ce mercredi 7 décembre 2022, peu avant 11h00 sur Euronext, la tonne de blé gagnait 0,25 euro sur l'échéance de mars, à 301,50 euros, et était stable sur mai, à 299,25 euros.

La tonne de maïs perdait 0,75 euro, à 287,75 euros, sur l'échéance de mars et 0,50 euro, à 289,75 euros, sur celle de juin.

Au plus bas depuis 14 mois aux États-Unis

Le blé tendre d'hiver SRW (soft red winter wheat), variété de référence américaine, pour livraison en décembre, est tombé à 7,1250 dollars le boisseau (environ 27 kg). Il a perdu près de la moitié de sa valeur (46%) par rapport au pic historique du début de mars, aux premiers jours de l'invasion russe en Ukraine. Depuis la mi-octobre, la baisse atteint quasi  25%. Le contrat le plus échangé, celui avec l'échéance en mars 2023, a lui aussi plongé au plus bas depuis 14 mois.

"Le marché vend, du fait du manque de demande et de l'offre supplémentaire annoncée en Australie", a expliqué Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

Récolte en cours en Australie

L'essentiel des récoltes de blé en Australie se déroule en novembre et décembre. Le Bureau australien de l'agriculture et des ressources économiques (Abares) a annoncé lundi prévoir une récolte dont le volume a surpris le marché, à 36,6 millions de tonnes, soit quelque deux millions de tonnes de plus que les dernières estimations du ministère américain de l'Agriculture (USDA).

"Cela rappelle le moment où la Russie a relevé (son estimation de production) à 100 millions de tonnes", en octobre, selon Michael Zuzolo. "Les traders considèrent qu'on a une offre abondante et pas assez de demande pour l'absorber à court terme", a insisté l'analyste.

Production relevée en Russie

Pour Jason Roose, de US Commodities, le rapport mensuel Wasde de l'USDA, attendu vendredi, pourrait montrer un ralentissement de la demande de blé, au diapason de la décélération de l'économie mondiale.

Pour achever de déprimer le marché, le directeur du cabinet d'analyse russe Ikar, Dmitry Rylko, a indiqué mardi prévoir, pour 2023, une récolte de blé en Russe encore bien supérieure à celle de 2022, à 111 millions de tonnes.