Avant d’être élue, Martine Leguille-Balloy a exercé comme avocate, et c’est sur le plan du droit qu’elle souhaite répondre aux attaques contre l’élevage, afin de régler le problème des intrusions dans les exploitations.
« Le problème, c’est que les outils juridiques n’existent pas. Il est difficile de retenir la violation de domicile puisque les fermes sont souvent ouvertes, et les militants dégradent rarement les lieux. On serait plutôt dans une forme de diffamation collective », estime la députée.
Connaître les associations
« L’une de nos réussites, c’est d’avoir permis des enquêtes systématiques de la DDPP (NDLR : direction départementale de la protection des populations) dès qu’il y a des intrusions. C’est le seul moyen de prévenir la propagation de fausses informations », se félicite la députée. Elle explique avoir sollicité les ministères sur ce sujet, qui ont à leur tour mobilisé les procureurs et les préfets pour mettre en place une organisation.
Au début de juin, afin de résoudre ce vide juridique, la députée a fait un pas de plus, en demandant l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur l’agribashing. Cette commission, chargée de faire la lumière sur le fonctionnement des associations, devrait voir le jour en septembre prochain. « Les personnes condamnées se réclament parfois de 269Life, et plus rarement de L214, mais les choses restent floues. Il faut poser des questions à ces structures, discerner les mouvances les plus radicales, et savoir d’où vient leur financement », exige Martine Leguille-Balloy.
Au-delà des partis, et des frontières
Au sein de la majorité, la lutte contre les antispécistes fait-elle consensus ? « Non », répond laconiquement Martine Leguille-Balloy. Elle a tout de même reçu le soutien de plusieurs collègues parlementaires concernant sa demande d’enquête, notamment de Damien Abad (LR), Marc Lefur (LR), ou encore de Bruno Bonnel (LREM).
« Je fais partie de la délégation française au Conseil de l’Europe, et je vais également demander à cette instance un rapport sur l’antispécisme et l’humanisme », souligne Martine Leguille-Balloy.
En attendant l’ouverture de la commission ou la publication de ce rapport, elle conseille aux agriculteurs qui constateraient des intrusions de garder leur calme. « Les producteurs sont excédés et on les comprend, mais sauf cas de légitime défense, on ne se fait pas justice à soi-même », recommande la députée.