Le quotidien Les Échos organisaient le 15 décembre 2021 une table-ronde sur les informations sur les produits données aux consommateurs. L’occasion de décrypter le comportement de ces derniers face à l’affichage et aux applications destinées à l’informer.
Besoin de transparence face à des contradictions
Aujourd’hui, le consommateur est « plus formé, plus informé, plus critique et plus exigeant », explique Guénaëlle Gault, directrice générale de l’Observatoire société et consommation. Le consommateur a besoin de transparence. » Un intérêt assez récent chez les consommateurs.
Alors que les labels seraient de nature à répondre à cette demande, ils perdraient plutôt le consommateur. « Le consommateur est aujourd’hui perdu face à toutes les informations », souligne Emmanuel Treuil, directeur des affaires réglementaires et de la nutrition chez Savencia. Les applications ou logos comportent des informations qui peuvent être contradictoires, parfois peu fiables et simplistes, rajoute l’expert. « En affichage environnemental, l’Eco-score et le Planet-score peuvent, pour un même produit, donner une note différente. »
Des outils à perfectionner
Face à cette multitude d’outils, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a lancé cette année une enquête sur les applications destinées à informer le consommateur compte tenu de l’appétence de ces derniers pour celles-ci. Même si l’enquête est toujours en cours, Pierre Chambu, chef de service de la protection des consommateurs et de la régulation des marchés à la DGCCRF en a partagé les premières conclusions.
La marge de progrès de ces outils reste non-négligeable. « Le taux d’erreur est significatif », souligne Pierre Chambu. L’étude a également évalué l’objectivité de ces applications, ainsi que leur degré d’indépendance.
Pour Philippe Goetzmann, consultant en grande consommation et agroalimentaire, le consommateur fait confiance à un score sans comprendre ce qu’il y a derrière. « C’est un travers collectif de vouloir donner un prêt à penser plutôt que de comprendre et d’expliquer. »
Au travers de cet enjeu et des résultats de son enquête, la DGCRRF annonce qu’elle « fera des choses » pour faire évoluer le sujet.