« En avril 2022, les prix à la production de l’ensemble des produits agricoles atteignent de nouveaux records », indique Agreste dans une note d’Infos rapides publiée le 31 mai 2022. Ils ont ainsi augmenté de 30,7 % en glissement annuel, après +27,0 % en mars et +14,5 % en février.
Les prix de toutes les productions, à l’exception des fruits se sont accrus, sous l’effet de l’envolée des cours et de la hausse des coûts de production.
Les prix des céréales et des oléagineux s’envolent
Dans de détail, les prix des céréales ont progressé de 75,5 % par rapport à avril 2021. Agreste explique cette forte progression par « la situation en mer Noire et les craintes météorologiques aux États-Unis et en Europe ».
Du fait des tensions sur l’approvisionnement en tournesol ukrainien (premier exportateur mondial) et de l’annonce de l’Indonésie de suspendre ses exportations d’huile de palme, les prix des oléagineux continuent également de s’envoler.
Cette hausse des cours concerne notamment le colza (+101,8 % sur un an) vers laquelle nombre d’opérateurs se reportent. Plus globalement, les cours progressent ainsi de 96,4 % aux cours de 2020 et de 152,4 % aux cours moyens de 2017 à 2021.
Du côté des fruits, les prix « sont orientés à la baisse sur un an (–6,5 %) sous l’effet du recul des cours des fraises et des pommes ». Si les fraises souffrent de la concurrence extérieure et du télescopage de l’offre issue des différents bassins, les pommes doivent, quant à elle, supporter une demande insuffisante. Toutefois, les cours de l’ensemble des fruits restent supérieurs à la moyenne quinquennale.
En revanche, pour les légumes, les prix d’avril 2022 continuent leur progression amorcée en mars. Après un début d’année en baisse, ils rebondissent et sont supérieurs de 1,8 % en glissement annuel, mais également par rapport à la moyenne quinquennale.
Cette hausse est portée par la fermeté des prix des légumes de printemps tels que les épinards, les concombres ou les tomates.
Les prix du bétail progressent, toutes catégories confondues
Du fait de l’envolée des coûts de production, « les prix du bétail sont en hausse pour toutes les catégories d’animaux ». Du côté de la viande porcine, les cours sont « fermes malgré une concurrence toujours vive entre pays européens exportateurs ».
Selon Agreste, les prix des gros bovins dépassent de plus d’un tiers ceux de l’an dernier et de la moyenne de 2017 à 2021, dans un contexte d’offre toujours limitée. Pour les ovins, les prix sont eux aussi élevés en avril, mois de la fête de Pâques et du Ramadan, nettement supérieurs aux prix moyens de 2017 à 2021.
Les disponibilités réduites en lait ainsi que les tensions sur le marché mondial (pénurie de lait infantile aux États-Unis, hausse du prix du gaz nécessaire à la fabrication et au séchage de la poudre de lait) ont tiré les prix du lait de vache vers le haut.
Quant aux prix des œufs, ils augmentent de 95,5 % sur un an, « dans le contexte d’une production réduite suite à l’influenza aviaire ».
Enfin, les prix à la consommation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées progressent de 4,2 % sur un an, après +3,2 % en mars, sous l’effet du renchérissement de la plupart des produits.
Si elle concerne toutes les grandes familles de produits, les légumes frais (+8,9 %), les huiles et graisses (+7,2 %) ainsi que la viande de mouton (+7,7 %) enregistrent les augmentations les plus fortes.