Les ministres de l’Agriculture et de l’Économie, des Finances et de la Relance de la France se sont réunis ce 4 mars 2022 au matin au Salon international de l’agriculture à Paris, pour ébaucher une stratégie de protection de l’agriculture française face aux conséquences de la guerre en Ukraine.

 

> À lire aussi : International : les conséquences de la guerre en Ukraine pour notre agriculture (04/03/2022)

 

Trois inquiétudes majeures

« Cette crise a un impact sur l’activité économique de notre pays, a rappelé Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. Le secteur agricole est celui qui est le plus touché aujourd’hui, et le plus directement. »

 

Le ministre de l’Économie a ensuite dressé les trois sources d’inquiétude concernant le secteur agricole :

  • La flambée du prix des engrais azotés ;
  • L’augmentation du prix de l’alimentation animale, notamment dans le secteur porcin, « où les charges sont déjà élevées et la rentabilité très faible », a souligné le ministre, qui estime à 100 €/t l’augmentation du coût alimentaire ;
  • La flambée des cours en céréales qui ne sera pas sans impact sur l’élevage et qui « peut poser des difficultés à des pays d’importation tels que les pays africains avec un risque de crise alimentaire », a rajouté le ministre.

 

« Cette crise n’a rien à voir avec la crise de 2020 (Covid, NDLR), a-t-il ensuite martelé. La crise de 2020 était une crise de demande avec la crainte qu’il n’y ait plus de salaires, qu’il n’y ait plus d’activité économique. Il fallait que l’État intervienne massivement. [...] Le « quoi qu’il en coûte » était adapté et responsable face à cette crise. Ce n’est pas la bonne solution face à la crise ukrainienne, face à la flambée du gaz, du pétrole, des matières premières. Ce serait alimenter l’augmentation des prix et l’inflation ».

Soutien ciblé à certaines entreprises

Face à la crise ukrainienne, les ministres misent plutôt sur un « soutien ciblé et massif aux secteurs les plus critiques », à commencer par les entreprises où le poste énergétique représente 30 à 40 % des charges. Bruno Le Maire a notamment cité l’exemple des entreprises en charge du séchage des betteraves, ou encore celles qui fabriquent du verre pour la mise en bouteille du vin. Les mesures cibleront également les entreprises qui exportent « massivement » vers la Russie.

 

Enfin, le ministre de l’Économie et des Finances a rappelé la volonté forte du gouvernement d’investir dans l’indépendance énergétique française, citant le biogaz ou la biomasse. « Ça ne me dérange pas de libérer des moyens importants pour renforcer notre indépendance, a-t-il souligné. Tous les investissements pour notre indépendance seront au cœur de notre plan de résilience, cela vaut aussi pour les intrants. »