Les cours des broutards charolais, qui avaient amorcé leur baisse saisonnière au début de juillet, se sont redressés dès la mi-août. En semaine 37, la cotation du charolais U de 350 kg s'établissait à 3,40 €/kg vif, soit 28 % de plus qu'en 2021. Celle du charolais U de 450 kg affichait 3,30 € (+31 % par rapport à 2021). En limousins, après trois mois à des niveaux stationnaires, les tarifs des mâles et femelles de conformation E ont gagné 5 centimes en une semaine. « Quant aux cours des croisés R de 300 kg, ils étaient stables à 3,03 €/kg ces cinq dernières semaines (+23 %/2021) », observe l'Institut de l'élevage (Idele).

« La hausse des cours est la bienvenue pour les éleveurs mais elle reste absorbée par la flambée des charges, relève Jérôme Chartron, chef des ventes du cadran de Châteaumeillant (Cher). D'autant que bon nombre de naisseurs, confrontés à la sécheresse, ont dû complémenter leurs animaux au champ cet été. »

La qualité est toujours au rendez-vous

Sur certains marchés, les broutards arrivent plus légers que l'an passé à date équivalente. « Avec la bonne fluidité commerciale actuelle, les éleveurs apporteurs ne se précipitent pas à la vente. Ils profitent du reverdissement des prairies pour faire gagner quelques kilogrammes à leurs bêtes », rapporte Martial Tardivon, responsable des ventes à Moulins-Engilbert (Nièvre). « Les bovins partent, certes, un peu moins lourds, mais la qualité reste au rendez-vous », ajoute Gilbert Mazaud, directeur général du cadran d'Ussel (Corrèze). 

La pâture, une valeur sûre pour la croissance des broutards (01/07/2022)

Les disponibilités se montrent, quant à elles, toujours mesurées en cette rentrée. « Si l'adhésion de nouveaux apporteurs masque artificiellement la baisse de volumes sur certaines places, la décapitalisation est bien réelle », reprend Martial Tardivon. 

Conséquence de la contraction des naissances allaitantes, l'offre en broutards recule. « Au 1er août, 625 000 mâles allaitants de 6 à 12 mois étaient recensés dans les élevages français, soit un repli de 2 % par rapport à 2021. La baisse était encore plus marquée pour veaux de 0 à 6 mois (–4% /2021) », fait savoir l'Idele.