Le 11 mai 2020, la Banque de France a présenté son point mensuel sur la conjoncture française à la fin d’avril 2020 (1). Cette note présente la manière dont l’économie de différents secteurs a été impactée par la crise du coronavirus Covid-19 (1).

 

Au début d’avril 2020, elle avait déjà publié « une estimation de la perte d’activité par secteur et au niveau agrégé (en termes de PIB) » pour les quinze premiers jours du confinement (du 16 au 30 mars 2020).

 

3 % de perte d’activité pour l’agriculture et l’industrie agroalimentaire

L’enquête de la Banque de France permet donc d’évaluer les pertes d’activité dans différents secteurs. Elle note qu’elles restent importantes en avril 2020, mais de moindre ampleur qu’à la fin de mars, à l’exception de certains secteurs comme les services aux ménages. En effet, en avril, durant une semaine type de confinement, la Banque de France estime que la perte de PIB est de –27 %, contre –32 % en mars.

 

De fortes disparités subsistent entre les secteurs économiques. Si pour l’ensemble « de l’agriculture et de l’industrie », la perte d’activité est de 15 % pour une semaine type en avril 2020, elle n’est que de 3 % pour l’agriculture et l’industrie agroalimentaire.

 

© Banque de France
© Banque de France

> À lire aussi : Impact du confinement, économiquement, l’agriculture s’en sort plutôt bien (06/05/2020)

Deux jours seulement de fermeture exceptionnelle

L’enquête se focalise aussi sur les baisses d’activité observées dans les différents secteurs économiques. En avril, « le nombre de jours de fermeture exceptionnelle est ainsi de 5 jours en moyenne, comme en mars », précise la Banque de France.

 

Il existe de fortes disparités entre les secteurs, avec seulement un jour de fermeture exceptionnelle pour l’industrie pharmaceutique et onze jours dans le matériel de transport. L’industrie agroalimentaire se situe dans le bas de ce classement puisque le nombre de jours de fermeture exceptionnelle est de deux.

 

© Banque de France
© Banque de France

Un secteur plus épargné par les baisses d’activité

Elle fait donc partie des secteurs dont l’activité a le moins régressé pendant le confinement puisqu’en mars elle a reculé de 32 points et en avril de 30 points.

 

En moyenne, pour toutes les industries, l’activité économique a reculé de 107 points en mars et de 66 points en avril, l’activité de l’industrie pharmaceutique n’a reculé que de 11 et 13 point quand celle de l’industrie automobile a perdu 167 et 163 points aux mois de mars et d’avril.

© Banque de France
© Banque de France

Dans l’industrie agroalimentaire, le taux d’utilisation des capacités de production était d’ailleurs de 67 % en avril. Il se situe donc, là encore, au-dessus de la moyenne des autres secteurs industriels, puisque, « pour l’ensemble de l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production est passé de 77 % en février à 56 % en mars, et 46 % en avril, soit le plus bas niveau jamais enregistré dans cette enquête ».

 

© Banque de France
© Banque de France

 

84 % de l’activité en mai

D’après l’enquête, pour le mois de mai et l’après-confinement, « les entreprises anticipent un début de reprise de l’activité ». La Banque de France précise tout de même que cette reprise sera « d’ampleur significative mais serait loin d’effacer les baisses des deux mois précédents ».

 

Les chefs d’entreprise de l’industrie agroalimentaire font plutôt partie des optimistes, puisque ceux interrogés prévoient une activité à 84 % de la normale en mai, contre 80 % en avril.

 

> À lire aussi : Les salariés de l’alimentaire veulent plus de protections (03/04/2020)

 

(1) : L’enquête mensuelle de conjoncture a été menée du 28 avril au 6 mai 2020 auprès d’un échantillon de 8 500 entreprisesou établissements.