La crise des matières premières n’a pas épargné la filière laitière. L’Ipampa lait de vache a bondi de 11 % entre septembre 2020 et septembre 2021. La flambée du coût de l’alimentation animale et des engrais et amendements y est pour beaucoup.

Cette réalité ternit quelque peu les avancées réalisées sur le prix du lait. Le creux saisonnier habituellement observé au printemps s’est fait discret cette année. Le prix réel conventionnel frôle finalement les 380 €/1 000 litres en septembre (+ 5,8 %/2020). Cependant, cela ne suffit pas à redresser l’indice MILC, qui suit une tendance baissière sur douze mois glissants.

Collecte en repli

Ce contexte n’a logiquement pas aidé à relancer la collecte. La décapitalisation continue du cheptel enfonce le clou. Les livraisons accusent un retard de 1,2 % sur un an, en cumul sur neuf mois.

Des tensions sur la disponibilité laitière se font également sentir dans les grands bassins exportateurs que sont les États-Unis et la Nouvelle-Zélande, et chez certains de nos voisins européens, comme l’Allemagne et les Pays-Bas.

Par conséquent, l’embellie sur le marché des commodités laitières se poursuit. À la mi-novembre, le cours européen de la poudre maigre est estimé à 3 130 €/tonne, soit une hausse de 45 % sur un an. Le prix du beurre est, quant à lui, évalué à 5 250 €/tonne, en progression de 51 % par rapport à 2020. De quoi raviver la flamme dans certains bassins laitiers, mais l’ombre des vagues épidémiques du Covid-19 fait planer le doute sur la demande. L’évolution des cours reste incertaine, en 2022.

Le solde commercial laitier français a progressé de 0,5 %, en valeur, sur les neuf premiers mois de 2021. Les soldes des fromages et des poudres de lait infantiles se sont encore dégradés. Sur la consommation intérieure, l’engouement pour le lait conditionné et les yaourts observé en 2020 est retombé.