Après les préfets coordinateurs de bassin le 27 février 2023, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, et Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, ont réuni les cent préfets de département. Objectif de cette réunion du 6 mars 2023 : anticiper et prévenir les risques de sécheresse sur l’ensemble du territoire. « Depuis l’été 2021, tous les mois ont été déficitaires en pluviométrie, sauf 4, a rappelé le ministre. Quand on compare février 2022 à février 2023 (données de milieu de mois), on voit qu’on est partout en retard par rapport à l’an dernier avec moins de pluies, des nappes moins hautes, moins d’enneigement. Cela explique la très grande vigilance dans laquelle nous nous trouvons. »

© Compte Twitter du ministre de la Transition écologique - Etat des nappes d'eau souterraines.

Pluie enfin de retour

« Au cours des 10 derniers jours, il a très peu plu, a ajouté Christophe Béchu. Il y a donc eu du retard un peu partout alors que nous sommes à quelques semaines de la fin de la période de recharge des nappes. » Certes, il existe de réels espoirs dans les jours à venir puisque des épisodes de pluie sont annoncés sur une large partie du territoire. Cela pourrait améliorer la situation, mais dans des proportions qui restent encore à préciser. « Des inquiétudes perdurent particulièrement pour le bassin méditerranéen et le couloir rhodanien, pour lesquels les prévisions de pluies ne sont pas importantes alors même qu’il y a des situations particulièrement dégradées », a précisé le ministre.

12 départements

A la fin de la semaine dernière, il y a déjà eu des arrêtés de vigilance ou d’alerte avec les premières restrictions dans cinq départements. Mais, d’ici à la fin de la semaine, douze départements devraient être touchés par ce type de mesures. Indépendamment des Pyrénées-Orientales, du Var, des Bouches-du-Rhône, et de l’Ain déjà concernés, la Drôme et l’Ardèche sont sur le point de basculer pour une partie de leur territoire en alerte ou alerte renforcée. D’autres départements devraient suivre, a minima concernés par la vigilance : les Yvelines, la Sarthe, le Vaucluse, la Corrèze et les Alpes-Maritimes.

« Nous avons rappelé aux préfets la nécessité de prendre des arrêtés sans avoir la main qui tremble, a prévenu Christophe Béchu. Mais surtout, nous avons insisté sur le fait d’avoir un suivi qui évite des délais trop longs entre le franchissement de seuil et le début des restrictions. Il ne faut pas surréagir, mais agir avec plus de célérité et de réactivité qu’on l’a fait par le passé. »

Le plan eau sous quelques jours

Au 15 mars, après les épisodes actuels de pluie, un autre point ministériel est prévu pour notamment mesurer la nécessité de passer de nouvelles consignes à l’ensemble des préfets de département. Quant au « plan national eau », il doit être annoncé d’ici à quelques jours. « Les épisodes que nous sommes en train de vivre conduisent à des ajustements par rapport à ce qui a été imaginé, y compris dans le cadre des arbitrages de ce plan, a expliqué le ministre. Il y aura une cinquantaine de mesures qui vont des questions de gouvernance jusqu’aux questions de lutte contre les fuites, en passant par des mesures pour faire évoluer la réglementation sur les forages, les compteurs, les eaux usées… »