« La nouvelle instruction (signée le 7 mai, NDLR) sur les PTGE reconnaît désormais la nécessité de prendre en compte les besoins supplémentaires en eau liés au changement climatique, en s’appuyant sur des ressources en eau en période hivernale », se félicitent ainsi les organisations professionnelles agricoles dans un communiqué commun. Une démarche appelée maintes fois de leurs vœux.

 

Gilles Espagnol, chargé de mission en irrigation à l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs), précise en effet que « la précédente instruction qui date de 2015 n’intégrait que la substitution », c’est-à-dire le stockage de l’eau durant l’hiver pour une utilisation estivale.

Double analyse pour le calcul des volumes stockés

Désormais, les projets de territoire intégreront des analyses rétrospectives s’appuyant sur les cinq à dix dernières années pour calculer les volumes de substitution, mais aussi une analyse prospective « visant à intégrer les conséquences des dérèglements climatiques sur la disponibilité de la ressource en eau ». Autrement dit : les besoins supplémentaires en irrigation seront pris en compte.

 

Autre satisfaction pour les organisations professionnelles : « Les agences de l’eau, auparavant limitées au financement des projets dits de substitution, pourront financer des projets de mobilisation des volumes supplémentaires, dès lors qu’un ouvrage est multi-usage (irrigation, soutien d’étiage…). » À condition bien sûr que cela soit prévu dans les discussions locales. « Ce n’est pas acquis d’avance mais c’est une possibilité nouvelle », détaille Gilles Espagnol.

Vers moins de recours ?

« C’est une reconnaissance de la nécessité de stocker de l’eau à la hauteur des enjeux pour anticiper les pénuries d’eau et les excès d’eau, tant pour l’agriculture que l’ensemble des usages », soulignent les organisations dans le communiqué. Et Gilles espagnol d’ajouter : « Beaucoup de projets sont englués dans des discussions et pour ceux qui ont vu le jour, il y a souvent des recours. Cette nouvelle instruction devrait permettre de sécuriser la mise en place des stockages, avec moins de recours. »

 

Il reste à mettre en application cette nouvelle instruction « pour faire avancer selon un calendrier serré, les projets de territoire pour la gestion de l’eau, dans le cadre d’un dialogue avec tous les acteurs locaux ».