Pour le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) « ce constat n’est pas étonnant, compte tenu de l’absence de précipitations. L’intensité de la vidange est cependant ralentie sur de nombreuses nappes, conséquences probables des pluies de fin juin et de la diminution des prélèvements », relativise l’organisme dans son bulletin de situation hydrogéologique publié le 11 août 2022.
Mais les eaux infiltrées dans les sols suite aux pluies de juin ont surtout servi à humidifier les sols, au profit notamment de la végétation. Elles n’ont que très rarement réussi à s’infiltrer en profondeur et à atteindre les nappes.
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Situation préoccupante
La situation demeure donc préoccupante pour un grand nombre de nappes qui affichent des niveaux bas à très bas. L’inquiétude est de mise là où les niveaux sont localement très bas par rapport à tous les mois de juillet, notamment au Centre-Ouest (Poitou, Brenne, Maine, Touraine) et au Sud-Est (Bas-Dauphiné, Provence et Côte d’Azur).
Les nappes où la situation est la plus défavorable sont nombreuses :
- Nappes de la craie champenoise, des calcaires jurassiques de Lorraine et des alluvions de la plaine d’Alsace ;
- Nappe des sables du Maine, nappe de la craie de Touraine et nappes des calcaires jurassiques du Poitou et de la Brenne ;
- Nappe du Plio-Quaternaire Aquitain ;
- Nappes inertielles des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté, des alluvions et corridors fluvio-glaciaires du Rhône moyen et de la molasse miocène du Bas-Dauphiné ;
- Nappes des alluvions et des formations complexes de Provence et de la Côte d’Azur Seuls les secteurs soumis à irrigation gravitaire excédentaire sont épargnés (moyenne et basse Durance) ;
- Nappes alluviales côtières de Corse.
L’organisme explique que cette situation peu favorable est due à une recharge très déficitaire et courte durant l’automne et l’hiver 2021-2022, et à un printemps et un début d’été particulièrement secs. « Les nappes inertielles et les nappes les moins sollicitées résistent le mieux à la sécheresse », souligne toutefois le BRGM.
Tendance à la baisse en août également
Au mois d’août, les tendances des nappes devraient rester orientées vers la baisse. « Les pluies ne devraient pas réussir à s’infiltrer en profondeur, anticipe le BRGM. En effet, les sols extrêmement secs favorisent le ruissellement. Les pluies efficaces, réussissant à s’infiltrer, devraient permettre d’humidifier les sols et bénéficier à la végétation, et ne pourront probablement pas atteindre les nappes. »
De leur côté, les nappes inertielles ne devraient pas évoluer dans les prochaines semaines, sauf sur les secteurs fortement sollicités par des prélèvements. Pour les nappes réactives, « la diminution des prélèvements (arrêtés de restrictions de l’usage de l’eau) devrait permettre de ralentir la décharge et d’éviter ainsi des dégradations rapides de l’état des nappes », estime le BRGM.
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Les prévisions saisonnières de Météo-France annoncent des conditions plus chaudes pour le prochain trimestre. « Un scénario plus sec que la normale est privilégié sur le quart nord-est du territoire et aucun scénario ne se dégage ailleurs », note le BRGM.