En 2021, le printemps sec et froid a eu pour conséquence un retard des levées des pommes de terre et plus globalement du cycle de la culture. La végétation sur les essais de défanage d’Arvalis, situés à Audeville (Loiret) et Champigneul-Champagne (Marne), était de ce fait toujours dense et verte à la fin du mois d’août. « Le défanage chimique a été mis en difficulté alors que le broyage s’est révélé très efficace », signale ainsi l’institut. Sur ces deux sites, plusieurs stratégies de défanage ont été testées pour répondre à quatre objectifs : comparer le broyage seul à du défanage 100 % chimique, combiner broyage et traitement chimique, tester l’efficacité des produits sur des variétés à sénescence tardive et, enfin, évaluer l’efficacité de l’association des défanants, à savoir carfentrazone-éthyle (Spotlight Plus) et pyraflufène-éthyle (Gozaï ou Sorcier selon les modalités).
Quatre objectifs
Les plantations de pommes de terre ont eu lieu le 8 avril 2021 à Audeville (variété Magnum) et le 1er avril 2021 à Champigneul-Champagne (variété Markies). Les défanages mécaniques ou chimiques ont été réalisés entre le 24 et le 27 août selon les sites. Les observations ont notamment porté sur le pourcentage de destruction des feuilles et des tiges, durant une vingtaine de jours après la première intervention.
Deux traitements nécessaires
Du fait de l’efficacité du broyage à lui seul (95 % des feuilles et 85 % des tiges étaient détruites trois jours après le passage), la stratégie combinant broyage et traitement chimique n’a pas pu être évaluée. Quant aux modalités 100 % chimiques, deux applications (T1 et T2) ont été nécessaires pour assurer un défanage efficace.
Concernant les associations de produits, en prenant l’exemple du site d’Audeville, « on observe qu’à T1 + 5 jours, l’association en T1 donne un coup de boost aux spécialités à base de pyraflufène seul », illustre Cécile Roques, d’Arvalis. En effet, 10 à 20 % de destruction de feuilles ont été gagnés avec l’association, comparé au pyraflufène seul. « Si l’on se projette à T2 + 6 jours (avec Spotlight Plus en T2), on garde cette avance de destruction en comparaison aux traitements à base de pyraflufène seul », ajoute-t-elle. Néanmoins, Spotlight Plus en deux passages a été équivalent à cette association en T1. Sur tiges, les essais à Audeville comme à Champigneul-Champagne montrent que les associations en T1 avec Spotlight Plus en T2 sont équivalentes à deux passages de Spotlight Plus.
Méthodes alternatives
En matière de préconisation, « Spotlight Plus reste toujours une valeur sûre, conclut Cécile Roques. La combinaison de matières actives lors du premier passage peut être intéressante pour un défanage plus rapide. »
Par ailleurs, des solutions alternatives électriques continuent de se développer : Nucrop (voir l’encadré) a notamment su faire preuve d’efficacité sur les essais 2021 d’Arvalis. Elle présente aussi un « bon comportement » sur une combinaison avec du broyage.
C. Salmon