Parmi les solutions mécaniques pour défaner les tubercules, il existe des arracheuses de fanes, une solution radicale et efficace mais avec ses limites.
Article réservé aux abonnés.
Publié le 15/01/2025
Partager
Lire plus tard
Vous devez vous connecter pour ajouter cet article à vos favoris
Connectez-vous pour mettre cet article en favoris.
Avant d’arracher les pommes de terre, une étape importante se présente : la gestion et le plus souvent la destruction de leurs fanes. Le tubercule n’échappe pas aux limitations des produits chimiques. Le retrait de certaines molécules utilisées pour défolier a remis sur le devant de la scène différentes solutions pour débarrasser la plante de son feuillage.
Parallèlement au retour en grâce des broyeurs de fanes, d’autres solutions parfois complémentaires au broyeur sont également mises en avant, comme les arracheuses de fanes. Cette technique, pendant longtemps cantonnée aux Pays-Bas, se fait une place sur les salons grâce à plusieurs marques.
Arracher ce qu’il reste
Le but de cette solution est de terminer l’action du broyeur. En effet, l’arracheuse s’inscrit en complément de ce dernier. Le broyage des fanes est d’ailleurs un prérequis à l’utilisation de cette technique. L’arrachage a pour but d’extraire les parties non broyées, toujours en contact avec les tubercules.
Cette action va stopper nette la vie de la pomme de terre et donc figer son développement. C’est l’un des gros avantages dans le cas de la recherche d’un calibre précis. Cette solution limite également les risques sanitaires. Elle élimine les tiges vertes et les possibilités à la plante de repartir. Elle réduit ainsi les risques de ravageurs et de maladies sur les tubercules. Elle active par ailleurs la sénescence des pommes de terre.
Trois constructeurs sont présents sur le marché, tous néerlandais. Ces machines reposent toutes sur un arrachage par préhension, mais les organes d’arrachage et les accessoires peuvent varier. Kloppenburg (anciennement Oldenhuis) propose une solution depuis plus de 30 ans avec la KRB. Cette arracheuse fonctionne avec un système de ballons gonflables en caoutchouc. Ils sont montés par paires et vont venir pincer puis arracher les tiges.
Pour maximiser l’efficacité, des guides regroupent les fanes et une vis sans fin est présente au début de chaque ballon. Des diabolos pleins ou ajourés sont placés à l’arrière pour refermer la butte. La plupart des organes sont entraînés mécaniquement conférant une certaine simplicité de fonctionnement.
L’EnviMaxx de Rema plus récent, est aussi plus complexe. Elle utilise des bandes en caoutchouc parallèles au sol pour attraper et tirer les fanes vers l’arrière. Des guides releveurs sont également présents. Ils sont ici rotatifs, animés hydrauliquement comme les bandes. Pour limiter les dommages sur les buttes, des patins sont positionnés sous les bandes et chaque rang dispose de son propre palpeur pour ajuster sa hauteur.
Dernière arrivée sur le marché, la DiscMaster de Vegniek adopte une troisième technique. Elle commence par des guides à fanes fixes. Ils sont suivis de roues métalliques en positon horizontal, entraînées en rotation. Elles vont regrouper et centraliser les fanes pour les envoyer vers un système de doubles disques en V de grand diamètre. Ces derniers sont rotatifs et vont pincer puis extraire les fanes. Des patins sont également présents pour maintenir le bon état de la butte. De plus, une rangée de diabolos est montée à l’arrière. Les organes en mouvement sont ici aussi entraînés hydrauliquement. Ces machines sont le plus souvent à 75 cm d’écartement mais des modèles à 90 cm sont aussi disponibles.
Plusieurs limites, comme le débit de chantier, sont pointées du doigt. En effet, si certains modèles sont proposés en 6 rangs, la majorité est plutôt en 2 ou 4 rangs, affichant un débit de chantier entre 1 et 2 ha/h. De plus, l’arracheuse doit être précédée d’un passage de broyeur. Cependant, celui-ci peut être placé à l’avant du tracteur pour tout faire en un passage. La demande en puissance sera donc plus élevée. Si elle est autour de 100 ch pour l’arracheuse seule, elle peut atteindre 150 à 170 ch pour 4 rangs dans le cas d’une utilisation combinée.
Ces machines, même si elles sont encore peu présentes dans l’Hexagone, s’inscrivent avec d’autres techniques comme le défanage électrique ou thermique, dans une volonté de diminuer un IFT bien souvent élevé pour la pomme de terre. Elles offrent également une solution efficace en agriculture biologique.